INFOTUNISIE – Selon l'Organisation des Nations-Unies (ONU), 1,1 milliard de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à l'eau potable et plus de 2,6 milliards d'individus sont privés de système d'assainissement, l'équivalent d'environ 39% de la population mondiale. Cet état des lieux prouve encore une fois que «la qualité de l'eau est indispensable pour garantir un environnement sain et une bonne santé des êtres humains». La qualité de l'eau est en effet choisie cette année comme thème de la journée mondiale de l'eau, célébrée le 22 mars de chaque année par les pays du monde entier dont la Tunisie. La célébration de cette journée coïncide avec la célébration de la journée arabe de l'eau, ainsi que la journée tunisienne de l'économie de l'eau, ordonnée par le Président Ben Ali, le 12 mai 2007, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de l'agriculture et de la pêche. La stratégie adoptée en Tunisie porte notamment sur la mobilisation et la préservation des ressources hydrauliques, grâce à la mise en place d'un réseau d'ouvrages hydrauliques et d'équipements adaptés, de nature à garantir leur pérennité et à satisfaire les besoins en eau des générations futures. Fruit de cette stratégie, le taux de mobilisation des ressources a dépassé 88%, celui de l'adduction de l'eau potable dans le milieu rural a atteint 94% contre un taux de moins de 35% en 1987. Malgré des années marquées par la sécheresse et les changements climatiques, La Tunisie a tout de même su maintenir un taux d'approvisionnement équilibré et couvrir la demande croissante en eau. S'agissant de la qualité, le ministère de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a focalisé ses plans d'actions, depuis quelques années, sur le contrôle continu de la qualité des eaux souterraines et de surface, la régulation des stocks d'eau retenus dans les barrages en raccordant les eaux issues de l'extrême Nord, fortes de leur bonne qualité aux ressources du bassin de Medjerda (eaux de moins bonne qualité). Mieux encore, des stations de dessalement des eaux souterraines salées ont été installées dans les régions où le taux de salinité de l'eau potable est élevé (Sud), outre une station de dessalement de l'eau de mer, en cours de réalisation à Djerba, dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de dessalement des eaux. Par ailleurs, la Tunisie entame un nouveau quinquennat avec une vision prospective, optimiste et ambitieuse à travers un programme présidentiel 2009-2014 qui prévoit de porter le taux de mobilisation des ressources hydrauliques à 95% à l'horizon 2014, réaliser des études prospectives dans le secteur des eaux à l'horizon 2050, poursuivre le raccordement des barrages, rationaliser la gestion et l'exploitation des eaux et développer des programmes de préservation des eaux et du sol. L'exploitation des ressources hydrauliques dans les activités agricoles, n'est pas épargné des orientations nationales pour la prochaine étape surtout en vertu des travaux du conseil ministériel du 3 mars 2010, présidé par le Chef de l'Etat et dédié à l'agriculture irriguée pour le prochain quinquennat. Le Conseil a en effet décidé de créer une agence d'économie de l'eau, d'inciter à la valorisation des ressources hydrauliques à travers l'investissement dans les cultures à haute valeur ajoutée, la réservation de l'octroi des subventions d'économie de l'eau aux périmètres irrigués par le système du goutte à goutte, ainsi que la mise au point d'une stratégie pour aider les agriculteurs à parfaire la commercialisation de leurs produits dans les différentes régions. Veiller à garantir les grands équilibres hydriques, à travers la rationalisation de l'exploitation des ressources, l'économie de leur consommation et la réduction des taux de gaspillage des eaux d'irrigation, ainsi que l'approfondissement des études relatives à la pénurie de l'eau et aux changements climatiques, ont été les principales recommandations du Chef de l'Etat, lors de ce Conseil, dans la perspective d'élaborer des plans stratégiques à long terme dans ce domaine.