INFOTUNISIE – Plusieurs experts, responsables sportifs tunisiens et étrangers ainsi que des athlètes se sont réunis, mardi 1er juin 2010 à la Maison des fédérations à Tunis, autour d'une table ronde sur «la gestion du stress chez les sportifs de haut niveau». Organisée par le ministère de la jeunesse, du sport et de l'éducation physique en collaboration avec l'agence nationale antidopage (ANAD), cette rencontre s'inscrit dans le cadre des opérations de suivi des sportifs d'élite tunisiens et en prévision des prochaines échéances sportives internationales. Parmi les participants à cette table ronde, M. Gérard Garreau, ancien psychiatre et actuellement chargé des sportifs à l'institut des sports de Paris (INPES), M. Claude Fauquet, Directeur-général adjoint de l'INPES chargé de la politique sportive, Mme Zakia Bartagi directrice de l'ANAD, et M. Yassine Arfa, enseignant à l'ISSEP de Ksar Said et ancien directeur technique national de la fédération tunisienne de handball. Outre des témoignages de sportifs de haut niveau, quatre communications ont marqué l'ordre du jour de la table ronde, liées à «l'accompagnement psychique des sportifs de haut niveau», au «modèle intégré de préparation olympique», à la «composante mentale de la préparation face aux défis du sport de haut niveau» ainsi qu'au «stress et dopage». Les intervenants ont ouvert, à cette occasion, plusieurs sujets d'actualité portant notamment sur la prise en charge sociale et psychologique des athlètes. Afin de préserver la performance, «il ne faut pas pour autant dépasser les limites et conditionner l'athlète. Il s'agit, de la prise en charge de la dimension humaine du sportif», a souligné M. Gérard Garreau. Evoquant l'accompagnement psychologique de l'athlète, le psychiatre français a fait remarquer qu' «il faut avoir les outils validés de diagnostic et d'évaluation», tout en insistant sur l'écoute du sportif souffrant. «La motivation et le plaisir du sport font partie, a-t-il poursuivi, des solutions d'accompagnement même s'ils ne sont pas quantifiables», avant d'affirmer que la sérénité et la responsabilisation des athlètes sont le meilleur garant d'une vie sportive saine et performante. Parmi les témoignages sur le stress en matière de haute performance, celui du nageur tunisien, champion du monde et olympique, Oussama Mellouli, qui a souligné l'importance de la sérénité et la motivation, tout en relevant que les difficultés qui l'ont le plus gêné au cours de sa carrière sont notamment l'éloignement des proches et certains articles de presse mettant en doute ses capacités. Pour sa part, le DGA de l'INPES (Paris), M. Claude Fauquet a abordé la gestion du sport de haut niveau, de plus en plus complexe, tout en reconnaissant l'importance de la prise de décision concernant les athlètes hautement performants. «Les grands projets se réalisent dans la continuité. Une organisation cohérente, visible et transparente orientée constamment vers l'excellence est indispensable de nos jours tout comme l'harmonie de la gestion», a ajouté M. Fauquet. En effet, la préparation psychologique est inéluctable, mais un bon fonctionnement des structures sportives est tout aussi nécessaire. C'est dans ce sens, que «le coté psychique n'est pas le seul garant de la performance et qu'il se complète avec la bonne organisation et une gestion optimale. Le responsable doit être aussi motivé que l'athlète lui-même car il faut être culturellement convaincu de gagner», a souligné M. Fauquet. Les communications données lors de cette rencontre, ont relevé 4 éléments intervenant dans la réalisation de la performance à savoir les potentiels physiques, techniques, tactiques et mentaux. S'agissant de la stratégie adoptée en Tunisie dans ce domaine, elle est fondée sur deux aspects d'encadrement: social et psychologique. Selon M. Yacine Arfa, enseignant à l'ISSEP Ksar Said, le premier aspect se veut un service d'assistance sociale dédié à la promotion de la situation sociale des cas urgents, à la formation professionnelle des sportifs d'élite, ainsi qu'à l'assistance pour mieux gérer les revenus de ces sportifs et faciliter leur insertion en fin de carrière. Quant au second, il se définit comme étant un encadrement mental réunissant un groupe de spécialistes et de psychologues. Donnée par Mme Basma Mhamed, psychiatre à l'ANAD, la dernière communication de cette table ronde a porté sur les impacts négatifs du stress chez les sportifs. Un état psychologique qui peut conduire l'athlète en quête de performance au dopage. En effet, le stress du sportif peut avoir plusieurs origines dont notamment la pression familiale, les sponsors, les dirigeants ainsi que les exigences du calendrier sportif. Pour faire face au dopage et ses conséquences néfastes, la prévention semble être le meilleur remède. Mme Basma Mhamed a conclu, à cet effet, qu'il ne faut pas demander des performances immédiates, éviter le surentraînement, être à l'écoute des sportifs et leur apprendre les techniques de relaxation.