INFOTUNISIE – La réalisation d'un taux de croissance positif de 3,1% en 2009, ainsi que la hausse de la production agricole et de pêche à hauteur de 6%, grâce notamment à une production excédentaire des industries extractives non manufacturières (5,3%), expliquent «la relative bonne tenue de l'économie tunisienne», souligne le dernier rapport conjoint de la Banque Africaine de Développement (BAD) et l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Ayant pour thème «les perspectives économiques en Afrique 2010», ledit rapport – présenté mardi 8 juin 2010 à Tunis – affirme que la Tunisie a bien géré les répercussions de la crise économique mondiale et confirmé, encore une fois, sa capacité à résister aux chocs exogènes. Et ce, grâce à une économie diversifiée et ouverte. Par ailleurs, le rapport met en exergue les acquis réalisés en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC), à travers une « mention spéciale » pour ce secteur qui a enregistré un rebond notoire de 16%. Ces performances viennent à point nommé confirmer le positionnement de la Tunisie dans le palier supérieur en la matière, à la lumière de la récente évaluation de la Banque Mondiale classant le pays à la première place en Afrique en matière de densité téléphonique et de nombre d'ordinateurs par habitant. La Tunisie est également à la tête des pays nord-africains pour ce qui est de l'indice d'accès aux technologies de l'information et de la communication. D'après le rapport, la crise était plus qu'un défi à relever. Elle a offert des opportunités à saisir en matière de mobilisation de nouveaux flux d'investissements étrangers et de délocalisation des entreprises des pays industrialisés. C'est dans ce cadre que s'inscrit les mesures adoptées par la Tunisie en vue de limiter les effets négatifs de la crise sur les entreprises exportatrices (off shore et autres). Le rapport évoque, à cet effet, les interventions dédiées au système bancaire et financier et celles relatives aux exportations et à la demande intérieure. S'agissant du plan budgétaire et monétaire, les politiques prudentes menées par la Tunisie, précise le rapport, lui ont permis de minimiser l'impact de la crise mondiale sur la croissance et le chômage, tout en assurant la stabilité macro-économique. Le Rapport BAD-OCDE fait remarquer que le coefficient de la dette extérieure tunisienne a suivi une courbe descendante entre 2008 et 2009 et qu'aucun signe de fragilité n'a été observé. En effet, le service de la dette est passé de 10,7% des exportations en 2008 à 14,3% en 2009. Pour ce qui est des prévisions des deux prochaines années (2010 et 2011), le rapport «s'attend à un ratio de 12,6 à 10,3%». Le même rapport confire que «la Tunisie bénéficie d'une situation financière enviable et d'une image positive auprès des donneurs et des bailleurs de fonds tant multilatéraux que bilatéraux». Au rayon des ressources propres de l'Etat, le document souligne que les réformes engagées au sein du système fiscal ainsi que la rationalisation des dépenses publiques ont fortement contribué dans la promotion des indicateurs des finances publiques et dans la lutte contre l'évasion fiscale. A noter dans ce sens que la Tunisie fait partie des 10 pays les mieux classés dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA) selon l'édition 2010 du rapport Doing Business.