Le 2ème forum économique de Tunisie s'est ouvert vendredi à Gammarth (banlieue nord de Tunis), sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali. Cette manifestation économique est organisée par le ministère du développement et de la coopération internationale en collaboration avec le groupe libanais «Al-Iktissad Wal-Aamal » et l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'artisanat (UTICA). M. Mohamed Ghannouchi, premier ministre, a souligné lors de son inauguration des travaux du forum, que cet évènement est une occasion renouvelée pour prendre connaissance des derniers développements de l'environnement des affaires en Tunisie et des opportunités en matière d'investissement et du partenariat, dans un cadre offrant toutes les conditions d'efficience et de rentabilité. Il a passé en revue les différentes réformes entreprises par la Tunisie qui lui ont permis d'améliorer l'environnement des affaires et de consolider l'efficience de l'économie, de renforcer l'ouverture sur l'extérieur et son intégration dans son environnement régional et international tout en préservant ses équilibres financiers. Il a mis en exergue, dans ce contexte, la loi sur l'initiative économique, inscrivant la liberté d'investissement en tant que règle et faisant du régime d'autorisation l'exception. Il a rappelé la loi sur les concessions et la révision du code d'assurance afin de permettre aux investisseurs étrangers de détenir la majorité du capital dans les entreprises d'assurance résidentes, en plus de la révision la révision du code de la douanes qui entrera en vigueur en 2009 et permettra d'écourter les délais et de simplifier les procédures. Le premier ministre a mis l'accent sur les réformes qui ont englobé le secteur de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur, illustré par la promulgation d'une nouvelle loi sur la formation professionnelle ayant pour objectif de renforcer le partenariat avec les milieux productifs en plus de la promulgation d'une nouvelle législation sur l'enseignement supérieur. Il a affirmé que ces réformes ont été accompagnées par la poursuite des efforts visant à développer l'infrastructure de base, ce qui a permis à la Tunisie d'occuper la 31e place dans ce domaine parmi 131 pays référencés dans le rapport du forum international de Davos pour l'année 2008. Le premier ministre a passé en revue les résultats obtenus par la Tunisie grâce à cette politique qui, en dépit des aléas climatiques et des fluctuations économiques internationales, lui a permis de réaliser un taux de croissance de 6,1% en 2008 et une augmentation des investissements de l'ordre de 17%, de diminuer de 3 points son endettement extérieur, d'accroitre les investissements extérieurs pour atteindre cette année 5,6% du PIB. Il a affirmé que la crise financière et économique mondiale qui s'est propagée au cours des derniers mois dans la plupart des pays du monde « n'empêchera pas la Tunisie de poursuivre son processus de développement avec détermination et confiance pour la réalisation des objectifs escomptés ». Il a relevé que la Tunisie a pu grâce à l'adoption d'une politique prudente, éloignée des spéculations, être à l'abri de la crise financière. C'est ainsi que la bourse de Tunis s'est maintenue et les cours des actions cotées ont évolué de 18% jeudi par rapport à fin décembre 2007. De même, a-t-il précisé, le secteur bancaire a pu se prévaloir d'une situation saine avec la régression des dettes classées à 16,5% du total des engagements en juin 2008 contre 19% en décembre 2007. Le premier ministre a indiqué que plusieurs mesures ont été prises pour faire face aux effets de la situation économique mondiale sur le processus de développement, l'Etat étant convaincu de la nécessité de se préparer aux évolutions de la crise économique et ses impacts éventuels dont la récession économique dans les pays industrialisés. M. Ghannouchi a passé en revue, dans ce contexte, les différentes décisions annoncées récemment par le chef de l'Etat et notamment celles relatives à la mise place d'un nouveau programme de renforcement de la compétitivité de l'économie nationale, englobant l'aspect logistique en ce qui concerne le secteur financier et l'environnement des affaires compte tenu de la marge encore existante pour l'amélioration de la productivité des différents secteurs de production. Le premier ministre a indiqué que les crédits de développement du budget de l'Etat ont été augmentés de près de 20% en vue d'accélérer le rythme de réalisation des projets d'infrastructure et d'équipements collectifs, d'encourager l'exportation, de conquérir de nouveaux marchés, de renforcer les efforts déployés dans le domaine de la formation professionnelle et de l'amélioration des compétences humaines pour répondre aux besoins des grands projets programmés dans le pays. M. Ghannouchi a précisé que d'autres mesures portent sur la révision de la législation relative aux banques offshore de manière à attirer davantage d'investissements dans ce secteur et partant contribuer à faire de la Tunisie un pôle financier régional. Les principales orientations présidentielles, a-t-il relevé, portent également sur la réalisation de mégaprojets qui vont transformer l'aspect de l'économie tunisienne dans la liaison de Gabès au sud-est, Boussalem au nord-ouest et les gouvernorats de Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa au centre et au sud-ouest au réseau autoroutier. Le premier ministre a évoqué la réalisation du port en eaux profondes devant être réalisé à Enfidha et la zone logistique s'étendant dans une première phase sur une superficie de 500 ha, outre l'extension du pôle technologique d'El Ghazala de 100 ha supplémentaires et l'installation d'une capacité de production électrique de 2000 mégawatts dans 800 MG destinés à l'exportation. Le secteur privé se chargera de réaliser une capacité de 1600 MG dans le cadre du système de concession. M. Ghannouchi a déclaré que la Tunisie a une grande confiance en sa capacité à concrétiser ses orientations lesquelles ont été renforcées par l'acceptation du président Zine El Abidine Ben Ali de se porter candidat aux prochaines élections présidentielles. En effet, ceci signifie pour les milieux d'affaires et les forces de production du pays, la poursuite des choix pour lesquels à opté la Tunisie depuis 20 ans en matière de libéralisation de l'initiative, de renforcement de l'efficacité économique, de corrélation entre les dimensions économique et sociale dans le modèle de développement et de fidélité à ses engagements. A cette occasion le ministre a inauguré une exposition composée des stands de plusieurs entreprises économiques et financières tant tunisiennes, qu'arabes et étrangères. L'exposition comporte également des données chiffrées, des graphiques sur l'activité de ces entreprises et les projets de financement futurs.