M. Ridha Grira, ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières a souligné le souci du Président Zine El Abidine Ben Ali d'instaurer un système moderne de gestion des documents publics et des archives, mettant en valeur l'importance du rôle des archives dans la sauvegarde des documents et des biens de l'Etat ainsi que dans la préservation de la souveraineté du pays et dans la protection des biens des citoyens.Le ministre, qui s'exprimait, jeudi, à Tunis, à l'ouverture d'un colloque scientifique organisé à l'initiative de la direction de la propriété foncière dans le cadre de la célébration de la journée nationale des Archives sur le thème « les archives : rapprochement et ouverture sur l'environnement », a souligné que cet intérêt s'est, notamment, illustré à travers la proclamation du 26 février de chaque année journée nationale des archives. Cet intérêt s'est, également illustré, a-t-il ajouté, à travers la mise en place d'une législation juridique réglementant ce secteur, la création de structures au sein des ministères et de l'ensemble des administrations publiques chargées des archives, et la mise à leur disposition d'outils permettant de maîtriser la gestion des documents et des données, pour en faire une référence sur le plan juridique et administratif. Le ministre a ajouté que la Tunisie connaît, aujourd'hui, un rythme accéléré de création de documents et de données, ce qui impose un surcroît d'effort en vue de s'adapter aux mutations, de prendre conscience de la valeur et du rôle des documents lors de prise de décisions et d'anticipation des événements, mettant l'accent sur l'importance qu'il y a à s'intégrer dans l'ère numérique et à maîtriser les techniques de pointe pour créer et sauvegarder les documents électroniques. Il a, également, indiqué que la responsabilité de la bonne gestion des archives incombe à tous les agents administratifs, chacun de sa position, ce qui dénote, a-t-il ajouté, de l'importance du rôle des ressources humaines dans la gestion des archives qui retracent les différentes étapes de l'histoire de la Tunisie. Pour sa part, M. Mustapha Bou Afif, conservateur de la propriété foncière, a souligné l'accroissement rapide des archives au sein de la direction de la propriété foncière qui atteignent, aujourd'hui, 14 kilomètres linéaires, alors qu'elles ne dépassaient pas, en 1980, quelques centaines de mètres linéaires. Il a, aussi, évoqué l'augmentation du volume des titres fonciers, passés de mille titres, au lendemain de l'indépendance, à quelque un million 130 mille titres fonciers, aujourd'hui. Il a mis l'accent sur la nécessité de veiller à la sauvegarde et à la protection des archives nationales, de faire en sorte qu'elles soient en phase du progrès scientifique et technique et qu'elle témoignent du niveau de développement atteint par la Tunisie, en concrétisation des objectifs fixés par le Président Zine El Abidine Ben Ali en vue de moderniser tous les aspects de la vie nationale. Auparavant, M. Ridha Grira avait inauguré une exposition documentaire relatant les différentes étapes de l'histoire de la propriété foncière et l'évolution qu'elle a réalisée. Plusieurs conférences ont été données au cours de ce colloque portant, notamment, sur le rôle des archives, leur relation avec l'environnement, les moyens de préserver les documents relatifs aux personnes morales et la rédaction des contrats. M. Abdelkader Chaabani, bibliothécaire et conseiller en documentation et archives, a passé en revue les objectifs de la documentation à travers l'histoire et l'importance de cet outil dans la protection du patrimoine culturel et scientifique des peuples contre la disparition. Il a passé en revue les efforts déployés par la direction de la propriété foncière pour la sauvegarde de ses documents, à travers, notamment, le développement des moyens adoptés en matière d'échange de documents entre les archives centrales et les directions régionales, et la restauration et la réorganisation des répertoires des titulaires des droits réels. M. Béchir Mahmoud, directeur général des études juridiques et du contentieux à la direction de la propriété foncière a, par ailleurs, souligné l'importance des documents des personnes morales, en tant que justificatifs pratique d'immatriculation. Il a relevé, à ce propos, le problème de dispersion qui touche ce genre de documents, mettant l'accent sur les efforts déployés par la direction de la propriété foncière en matière d'application d'une méthodologie de conservation unifiée. De son côté, M. Kais Kebeda, vide-président de la chambre régionale des notaires de Tunis a donné un exposé sur la fonction des rédacteurs de contrats et des archives et l'importance de la mission qui leur est dévolue, relevant les défaillances enregistrées en la matière et appelant à promouvoir la législation régissant ce secteur. Le programme du colloque comporte une table ronde d'archivistes sur la révision des tableaux des durées de préservation, l'élaboration de tableaux de transfert et de destruction, la transformation des documents des personnes morales et la recherche dans les indexes alphabétiques.