En Tunisie, les femmes représentent à présent 28% de la population active – contre 19% en 1979. Elles constituent un tiers des magistrats, des avocats et des journalistes, et 40% des enseignants du supérieur. Selon une étude menée par l'AFEM (Association des Femmes Chefs d'Entreprise du Maroc), la Tunisie est le premier des trois pays (Tunisie, Maroc et Algérie) à avoir encouragé l'éducation des filles et à avoir promu les droits de la femme. C'est en Tunisie que s'est créée la première association de femmes chefs d'entreprise : la Chambre nationale des femmes chefs d'entreprise (CNFCE), qui existe depuis 1990. Une étude réalisée en 2009 par le CAWTAR (Center for Arab Women Training and Research) recensait 18 000 femmes chefs d'entreprise (dont 1 500 dirigeantes d'exploitations agricoles), employant plus de 100 000 personnes. L'étude révélait que les femmes sont à la tête de PME qu'elles ont en général créées, et dont elles sont, à 55 %, l'unique propriétaire. 37 % de ces PME œuvrent dans les services ; 33 % dans l'industrie ; 13 % dans le commerce et 12 % dans l'artisanat. Mme Faouzia Slama, représentative des femmes chefs d'entreprise en Tunisie et présidente de la CNFCE, dirige avec son époux, M. Ali Slama, le groupe Slama. Celui-ci emploie 500 salariés et réalise quelque 70 millions d'euros de chiffre d'affaires, en fabriquant des huiles et des matières grasses et en les exportant jusqu'en Afrique noire et au Brésil. Les femmes tunisiennes ont été les premières à investir des secteurs traditionnellement « masculins », à commencer par l'industrie, mais aussi des activités comme le transport maritime. C'est le cas de Mme Amel Chérif Abbès avec son entreprise Fisher Maritime. Un autre exemple dans un autre domaine « l'internet » ; Mme Leïla Belkhiria Jaber qui, avec Stelfair.com.tn, a créé la première Foire internationale de Tunisie ... sur le net ! En effet, les femmes n'ont pas beaucoup de capitaux, mais fourmillent souvent d'idées Dans les trois pays du Maghreb, les études révèlent que les femmes chefs d'entreprise sont majoritairement diplômées, avec une expérience professionnelle antérieure, mais qu'elles se heurtent au problème de l'accès au crédit, contraintes de faire appel à leurs fonds propres et à leur famille pour les capitaux initiaux. Notons que durant ces dernières décennies, le taux de participation économique des femmes a grimpé. En Tunisie, au Maroc et en Algérie, plus de 90 % des fillettes sont désormais scolarisées en primaire ; en Tunisie et Algérie, les filles sont aussi nombreuses que les garçons dans le secondaire, et même plus nombreuses que ceux-ci à l'université, puisque dans ces deux pays 60 % des étudiants... sont des étudiantes ! Meriem.KH