M. Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale a déclaré que la Tunisie est en mesure de réaliser, un taux de croissance positif de 1%, avec l'arrêt des sit-in et grèves dans le pays. Lors d'un point de presse, le ministre a dressé le bilan de la situation économique durant les 7 premiers mois de 2011. Il a ajouté que la croissance négative de3% durant le premier trimestre, et de 1.6% au cours du second trimestre, est en train de se redresser progressivement. L'activité économique a repris peu à peu son rythme, cela s'explique par un nombre de facteurs et d'indicateurs qui militent en faveur d'une croissance positive. Il s'agit d'une augmentation de 1,9% de la production de l'électricité et d'une bonne récolte céréalière estimée à 23 millions de quintaux, outre les bons indicateurs des domaines de télécommunications, du commerce et du transport. Toutefois, il s'agit des contreperformances enregistrées durant les sept premiers mois de l'année. Une baisse est notée dans plusieurs secteurs tels que les phosphates (-54%), les hydrocarbures (-14,4%), le ciment (-6,4%). Cette diminution a généré, en partie, une moins value de 3000 millions de dinars (MDT) pour le pays. Ainsi, la compensation s'est élevée à 3300 MDT contre 1500 MDT prévus. Les importations des biens d'équipement ont noté un recul de 10,2 %. S'ajoutent à cela, le ralentissement des projets d'investissement public (-17%), le recul de 17,3% des investissements directs étrangers (-17,3% : 820,8 MDT contre 992,5 MDT au cours de la même période en 2010), et la suspension d'activité de 98 entreprises off shore (5900 emplois perdus). D'après M. Triki, tous ces résultats négatifs sont imputables aux revendications salariales, les sit-in et l'intimidation des chefs d'entreprises lesquelles risquent, si rien n'est fait, de compromettre la croissance et de pousser les investisseurs étrangers à choisir un autre site de production pour s'y implanter. En termes de perspectives, le ministre estime : un taux de croissance entre 0,2 à 1% pour 2011, la création de 16 000 emplois effectifs dans la fonction publique, et le maintien du nombre des chômeurs dans la limite de 640 mille, soit 16,3% de la population active (3,3 millions de personnes). Le ministre compte également sur la reprise du rythme des travaux de réalisation de grands projets publics (construction d'autoroutes et de routes). Ainsi, M. Triki prévoit une baisse de 5% de l'investissement pour toute l'année 2011, relevant, à ce sujet, que le volume des investissements extérieurs pourrait se réduire à 2000 millions de dinars contre 3000 millions de dinars prévus pour cette année.