Quel échange entre l'université et l'entreprise ? Quel rôle doit jouer l'établissement universitaire ? En Tunisie, la coopération entre l'enseignement et le monde de l'entreprise est trop faible, voire inexistante. La défaillance dans la coordination et la planification entre les deux parties a donné lieu à plusieurs lacunes. Personne n'est satisfait, ni l'université, ni l'étudiant ni l'entreprise. Mardi 15 novembre 2011, des universitaires, des enseignants et des chefs d'entreprises ont débattu de la coopération université-Entreprise. La rencontre a eu lieu à l'Institut arabe des chefs d'entreprise (IACE). Selon les chiffres de l'institut national de la statistique, le chômage des diplômés du supérieur a atteint 218 000 chômeurs jusqu'au mois de novembre 2011, soit 29% du taux de chômage global. Une université qui offre des diplômés et une entreprise qui ne demande que des compétences. De ceci émane la nécessité de moderniser l'enseignement supérieur pour qu'elle réponde aux nouvelles exigences du marché de l'emploi. L'université doit avoir une vision plus stratégique et conceptuelle des besoins en compétences dans l'entreprise, notamment en recherche et développement. En effet, une bonne gouvernance dans les universités renforcera la coopération entre l'institut et l'entreprise : « L'intensification des liens entre la faculté et son environnement économique est hautement bénéfiques à la fois pour les établissements d'enseignement supérieur, les institutions et entreprises économiques et sociales, et la société dans son ensemble », a indiqué M. Tahar Abdessalem de l'école Polytechnique de Tunisie et FSEG Tunis. « On doit développer le placement des étudiants stagiaires et l'insertion professionnelle et développer, entre autres, des programmes d'études et d'enseignement et la formation continue à travers la mise en œuvre de diplômes conjoints, l'échange de cadres et professeurs et la participation des industriels aux conseils des institutions d'enseignement supérieur. Le responsable a insisté également sur la nécessité d'assouplir la gestion administrative, financière et comptable pour un développement véritable des relations Universités – Environnement économique et social. M. Marjène Rabah Gan de l'université de Carthage a indiqué que l'insertion professionnelle est la nouvelle mission de l'université tunisienne : « Le manque d'adéquation entre le marché du travail et la formation universitaire nécessite, aujourd'hui, de promouvoir la qualité de l'enseignement dispensé au sein de nos institutions universitaires ». Selon lui, l'université ne doit pas former seulement pour aider l'étudiant à décrocher un diplôme mais elle appelle également à former des étudiants flexibles et polyvalents avec des compétences transversales fondamentales : « Elle doit développer chez lui les capacités à s'exprimer, à penser, à rédiger, à critiquer et à analyser. Les facultés devraient se doter d'une structure dédiée à l'information et à l'orientation des étudiants avec des conseillers qui seront préalablement formés à effectuer cette tâche ».