Qu'est ce qui s'est passée la nuit du jeudi 1er décembre 2011 au Bardo, devant l'Assemblée nationale constituante ? Des informations contradictoires ont circulé à propos d'agression contre les manifestants campés en sit-in perpétrée par des habitants des régions avoisinantes qui voulaient déloger de force les éléments présents. Le correspondant de l'agence TAP s'est rendu sur place pour tirer au clair les péripéties de l'attaque. Contacté, le représentant des jeunes du parti communiste des ouvriers de la Tunisie, Zied Bouguerra a indiqué "qu'environ 50 jeunes ont attaqué durant la nuit de jeudi les sit-inneurs et enlevé certaines tentes avant de se retirer, après avoir été convaincus du fait que les revendications des sit-inneurs étaient d'ordre social". Il a fait remarquer que ce sit-in est l'expression de l'exaspération du peuple quant à "la grande lenteur qui marque l'action de l'Assemblée nationale constituante et ses deux commissions, sans pour autant aboutir à aucun résultat concret", ajoutant "qu'il aurait été plus judicieux d'œuvrer à identifier des solutions urgentes aux préoccupations du peuple". Pour sa part, Ridha Amara, originaire du bassin minier, a déclaré que « des jeunes armés de gourdins sont venus jeudi soir à bord de camions pour mettre fin au sit-in par la force, avant de se retirer après des négociations pacifiques". Il a précisé que les raisons de la poursuite de la tension dans la région du bassin minier résident essentiellement dans la volonté délibérée des deux gouvernements précédents "de ne pas impliquer les sans emplois des régions défavorisées dans la conception d'une vision claire sur les modes d'organisation des concours", proposant de "former un conseil des sans emplois parmi les diplômés du supérieur pour examiner cette question." Le responsable du bureau de l'information et de la communication au ministère de l'intérieur, Hichem Meddeb, a rappelé que "la garantie de la sécurité relève de la responsabilité de l'institution sécuritaire et que sans l'intervention des forces de l'ordre, la situation aurait été hors de contrôle." L'un des officiers de la police posté devant l'Assemblée nationale a indiqué que "le nombre des citoyens qui se sont massés la veille devant le siège de la Constituante a dépassé de loin le nombre des sit-inneurs", ajoutant que "les agents de l'ordre ont réussi à restaurer le calme, en dépit de la colère des assaillants."