A cause de leur taille et du mode de management familial, les PME tunisiennes peinent à accéder au financement bancaire. En 2010, les banques tunisiennes n'ont concédé aux PME que 15% de la totalité des prêts accordés. Cependant, les banquiers sont convaincus du rôle primordial des PME dans leurs portefeuilles clients pour faire face à certaines difficultés de liquidité et de compétitivité. C'est dans cet esprit là que l'International Finance Corporation, IFC, et l'Union des Banques Arabes, UBA, ont organisé, mercredi 04 avril, un séminaire portant sur « La PME : une opportunité pour les banques du Maghreb », et ce afin de discuter des moyens permettant de faciliter l'accès des PME au crédit bancaire. La mission est en fait le développement des PME. Cela implique, selon Laurent Gonnet, Sénior spécialiste du secteur financier de la Banque Mondiale, l'acceptation de risques élevés lorsqu'ils sont créateurs d'emploi, apporteurs d'innovation, et structurant le tissu économique. En effet, l'outil de garantie doit trouver le juste équilibre entre un support efficace aux projets et le coût du risque à supporter : « Ce qui veut dire cotation des risques individuels, tableaux de bord détaillés, recherche de la mutualisation des risques, contrôle interne pointu, … ». Les PME ont par conséquent des besoins en information sur les marchés, des opportunités de business et aussi des stratégies financières bien définies. Toujours selon l'étude présentée par le spécialiste, les agences bancaires ont tendance à être saturées du fait de l'augmentation des volumes et des transactions à faible revenu. Il existe donc la possibilité de migrer un grand nombre de ces transactions «hors agences», avec un minimum de contact humain. « Il s'agit d'une solution pour l'économie informelle et les PME », a indiqué M. Gonnet. Sur le plan des erreurs classiques commises par le secteur bancaire, plusieurs banques n'utilisent pas le crédit scoring pour les PME, et ce à cause du manque de données financières en général. En effet, peu de banques font une distinction des caractéristiques des risques entre les entreprises. Le spécialiste a rappelé dans ce cadre que l'évaluation des risques permettra aux banques d'opérer sur certains marchés qu'elles auraient traditionnellement évités.