Non, il ne s'agit pas du cri d'un vendeur de pain Tabouna, au mois de Ramadan, de surcroit ! Il est question, tout simplement, du qualificatif qu'on pourrait attribuer à notre chaleur « nationale », si on ose ainsi la nommer ! La chaleur d'Aoûssou, du 25 juillet au 3 septembre, incomparable, insupportable, à en perdre haleine, à suffoquer, à transpirer à fond, à faire perdre toutes ses forces, ou ce qui en reste, en ces journées d'abstinence pour beaucoup de musulmans pratiquants. Le superlatif « Tabouna », dans ce cas de « Ch'hili » -sirocco- exceptionnel et de plus en plus insupportable, était l'adage de ma mère, quand elle venait à parler des journées de chaleur, quand on restait à Tunis, sans être parti en villégiature. La fournaise de la Tabouna, en quelque sorte, qui donne bien des difficultés à celles qui l'emploient pour préparer tous ces pains rustiques d'antan. Aujourd'hui, et en plein mois du jeûne, on en raffole, parfois et surtout si la « Khobza Tabouna » est « Mbassessa » à l'huile, au sésame et à la graisse, particulièrement et à d'autres ingrédients. La Tabouna, pardon, le sirocco est devenu une monnaie courante, mais qui donne le tournis aux pauvres habitants des villes, mêmes côtières, parmi elles. Dans les foyers, c'est du pareil au même, si le « Zaouali » ne dispose pas d'un climatiseur. Une vraie bataille anti-chaleur, que le commun des citoyens semble mener. Cette bataille est toujours gagnée par la méchante canicule, en ces jours bénis des dieux. Le bain de soleil, sur la caillasse et le bain de sueur diurne et nocturne, sont ainsi garantis pour de très longues semaines, sinon des mois. Un vrai calvaire et le pire des supplices que l'on doit subir, à contre- cœur et qui nous bloque notre mobilité pour accomplir, comme il faut, nos travaux quotidiens. En attendant des jours meilleurs, subissons encore les effets et la « Barka » de la Tabouna qui nous gâche la vie ! Qui nous brûle à grand ou à petit feu. Un désastre naturel. Mais, ne dit-on pas qu' « E « ssif » est « Dhif » ? C'est-à dire que l'été est un invité ? Pour un invité, il aura usé de toutes ses forces et ruses pour nous mettre au tapis ! C'est plutôt un invité « lourd » en langage tunisien, qui s'installe, presque à notre insu. L.K.