M. Samir Amghar, docteur en sociologie, chercheur et consultant d'origine algérienne, n'a n'écarte pas cette éventualité. Il a indiqué que les islamistes tunisiens ayant goûté au pouvoir laissent entrevoir une tendance à se durcir : « L'islamisme en Tunisie entre en écho avec le conservatisme social et moral d'une partie de la Tunisie ». Il ajoute que la société tunisienne, comme les autres sociétés maghrébines, a un mode de fonctionnement ultra conservateur. M. Amghar a accordé au quotidien algérien « Al Watan » du 28/10/2012 une interview consacrée au phénomène salafiste, ses particularités, les idéologies qui sous-tendent les actions de ses militants. Après avoir brossé un tableau de la situation qui prévaut en France, au lendemain du démantèlement d'un réseau particulièrement actif, le sociologue analyse la radicalité violente attachée à ce phénomène précisant que celle-ci est considérée comme minoritaire au sein des musulmans de France en comparaison d'une radicalité de type sectaire, plus importante. Pour ce qui est des bouleversements produits par les printemps arabes, Samir Amghar estime que les pays, théâtres de ces bouleversements, se sont installés dans une logique révolutionnaire. De ce fait, il faut accepter que ces pays entrent dans une période d'instabilité à la fois politique, économique et sociale qui peut durer quelques décennies, voire un ou deux siècles, illustrant ses propos avec le cas de la Révolution française de 1789 qui a connu une succession de régimes. M. Amghar est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'islamisme radical dont « le salafisme d'aujourd'hui », « les mouvements sectaires en Occident », un collectif intitulé « les islamistes au défi du pouvoir », « Evolutions d'une idéologie ». M. BELLAKHAL