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Croyances et citoyenneté
IIe colloque sur le dynamisme des phénomènes et des concepts religieux
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 12 - 2011

Nul n'ignore l'influence des religions à travers l'histoire sur le comportement social des individus au sein des diverses civilisations. Aujourd'hui, tout l'intérêt est porté vers le dialogue entre les civilisations et les religions et non plus vers les conflits de guerre et la lutte civilisationnelle liée aux croyances religieuses, car l'on a affaire à un nouveau phénomène de société dite «civile-citoyenne» qui se construit à travers le monde, tournée plutôt vers l'harmonie, la convivialité, la solidarité, la liberté de croyance sans que les fidèles aux dogmes religieux et surtout les minorités religieuses sectaires ne portent préjudice à «l'autre», qu'il soit modéré ou laïque.
C'est dans ce contexte que s'est déroulé, tout récemment à Sousse, le 2e colloque international relatif au dynamisme des phénomènes et des concepts religieux, organisé par le Centre de recherches et d'études pour le dialogue des civilisations et des religions comparées.
A propos de l'organisation et des objectifs, le professeur Bouhlel Mohamed — directeur général du centre sus-indiqué et enseignant de civilisation arabe à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Sousse — nous a indiqué que pas moins de 32 universitaires-chercheurs de Chine, d'Autriche, de France, d'Angleterre, d'Egypte, d'Arabie Saoudite, d'Oman et de Tunisie, ont participé à ce colloque qui a comporté 8 séances plénières de conférences-débats autour de divers thèmes, dont «l'interprétation des textes sacrés», «l'autre», «les supports culturels», «l'immigration», «le texte sacré», «l'espace», «la dimension sociologique» et «les croyances et les législations».
Ce colloque, a-t-il poursuivi, a pour principal objectif la démonstration que les religions au niveau du contenu et des aspects sociologiques ne sont pas un univers clos, monotone et rigide, mais au contraire qu'elles évoluent en tant que pratiques et interprétations, s'enrichissent et présentent une interactivité entre les composantes de la société civile, les religions répondent en fait aux besoins spirituels et idéologiques de la société.
«Tolérance et connaissance interreligieuses au Moyen-Age»
Le professeur Pierre Guichard — historien et chercheur, ex-enseignant d'histoire du Moyen-Age à l'université de Lyon II —, au cours de son intervention, a brossé un tableau sur l'histoire des positions réciproques de l'Islam et du christianisme et des visions que porte chacune de ces religions à l'égard de l'autre, et ce, au XIVe siècle. Des positions qui se caractérisent par un fond d'incompréhension.
En effet, l'Islam a une connaissance (de son point de vue) du christianisme qui fait l'objet d'une «tolérance institutionnelle», légale dont les limites sont bien connues (refus du prosélytisme chrétien ou juif, en particulier).
La situation du christianisme, a-t-il poursuivi, est très différente, étant donné que l'Islam lui est postérieur (et s'étant constitué à ses dépens). Il ne le reconnaît évidemment pas et le considère comme une fausse religion, en raison de l'ignorance des chrétiens de la langue arabe et leur méconnaissance complète de la réalité. Aussi, les musulmans sont-ils considérés comme des agresseurs.
Ce n'est qu'à partir du XIIIe siècle que la situation a commencé à évoluer lentement. Les Occidentaux, s'étant rendu compter de l'intérêt qu'il y a à apprendre l'arabe, se sont mis à s'informer de façon plus objective de la religion rivale.
C'est à partir de cette époque que s'est constituée ce qu'on appelle la science orientaliste, ou plutôt le 1er noyau des orientalistes parmi lesquels Raymond Lulle au XIIIe siècle, un savant français qui a étudié la théologie musulmane en vue de supprimer les guerres de Croisade et d'instituer un vrai dialogue entre les religions. «Dans certains cas, comme celui d'Anselm Turmeda (converti du christianisme à l'islam), se dégage l'importance de l'instauration d'un dialogue entre les religions et d'un climat de tolérance réciproque», a-t-il conclu.
Au cours de sa conférence, le professeur Nader Hammami, chercheur et enseignant de civilisation arabe à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Kairouan, a indiqué que la notion de révélation islamique peut être étudiée du point de vue historique. Cette étude fait la différence entre une approche académique et une autre apologique qui considère que la révélation est transcendante et n'a nulle relation avec l'histoire et la société.
«C'est sur cette base que se construit ma vision qui cherche à réviser en premier lieu l'héritage islamique concernant la révélation, ainsi que les travaux fondamentaux dans le domaine des études coraniques chez les orientalistes et les musulmans contemporains», a-t-il affirmé. Il a ajouté qu' «il faut admettre, actuellement, que l'étude de la révélation soit mise en relation avec la société de réception afin de la comprendre».
«De l'omma à la secte : l'empreinte des prophéties de Mohamed dans la construction de l'imaginaire sunnite»
Le professeur Adel Ben Abdallah, chercheur universitaire en civilisation arabe à l'université de Sousse, a indiqué que les prophéties attribuées au Prophète Mohamed sont l'une des composantes de l'imaginaire sunnite.
Il a souligné qu'il est nécessaire, actuellement, de relire et même de produire un imaginaire collectif et social qui dépasse l'imaginaire sunnite pour que la société musulmane actuelle puisse instaurer et inculquer la notion de citoyenneté dans la conscience du croyant.
«On ne peut admettre, aujourd'hui, la constitution d'un Etat civil sur la base d'un imaginaire strictement religieux et qui souffre d'un dysfonctionnement, mais plutôt sur la base d'un dialogue communautaire», a-t-il conclu.


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