Pour la deuxième fois, le co-fondateur du mouvement Ennahdha, Abdelfattah Mourou, ne mâche pas ses mots à l'égard de sa famille politique, qu'il tient pour responsable de la crise politique du pays. Le vice-président d'Ennahdha s'en est pris à son parti, dans son interview accordée à Jeune Afrique dans son 2719ème numéro. L'avocat a précisé qu'après un an au pouvoir, le mouvement Ennahdha a divisé le pays en deux parties : islamistes et laïcs : « Ennahdha a sciemment trainé les pieds sur la rédaction de la Constitution. Il a voulu inscrire la charia dans la constitution. Mais en vain ! ». Me Mourou est revenu également sur la montée de la violence politique en Tunisie. Il a accusé Ennahdha d'en être le coupable à blâmer : « Ce parti s'est montré laxiste en laissant faire les Ligues de protection de la Révolution. Par son silence, il encourage la montée de la violence politique en Tunisie. Ce parti gère de manière catastrophique les affaires de l'Etat, accumule les erreurs en voulant imposer une loi sur l'exclusion et se dresse contre toutes les formations politiques ». Abdelfattah Mourou a, également, ajouté que l'incompétence du gouvernement est à l'origine de l'actuelle crise du pays : « Ennahdha n'a cessé de s'isoler. Il a refusé le dialogue avec les centrales syndicale et patronale, et ignoré les demandes de la société civile. Résultat, ce parti ne peut compter que sur une assise populaire qui se réduit comme une peau de chagrin. Il a perdu l'appui des intellectuels ».