Abdelfattah Mourou a affirmé que c'est depuis deux mois que le parti Ennahdha, d'obédience islamique, est au pouvoir en Tunisie sans pouvoir émettre la moindre décision de nature à changer la réalité des choses dans le pays. Dans une rencontre avec le prédicateur égyptien Wajdi Ghenim, Abdelfattah Mourou a expliqué que cette incapacité d'Ennahdha à faire passer ses décisions à travers une administration contrôlée par les “ennemis” de ce parti qui refusent l'application des décisions. Il a souligné que tous ceux qui travaillent dans les différents échelons de cette administration sont contre le projet islamiste d'Ennahdha. Il a reconnu avoir été proposé pour un poste ministériel au Gouvernement et qu'il a refusé étant donné qu'il sait qu'il ne peut rien changer. Les mécanismes du pouvoir sont à l'étranger M. Mourou a rappelé que les islamistes en Tunisie étaient isolés et n'ont pas reçu d'aide de la part de leurs confrères du Moyen-Orient qui les tournaient en dérision en les considérant comme des “occidentalisés”. Il a indiqué aussi que les islamistes tunisiens ont subi une répression féroce sous les régimes précédents. Abordant le débat qui a été suscité autour de l'arrivée de Wajdi Ghenim, M. Mourou a souligné qu'il ne s'agit pas, au cours de cette phase actuelle, d'affronter de front les adversaires dans le pays, précisant que “la cible ce sont leurs enfants que nous devons séparer de leur environnement que nous avons réussie à s'approprier”. Le Cheikh Mourou s'est félicité tout de même que la mouvance islamique possède les portefeuilles ministériels importants, entre autres, à l'instar de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Santé. Toutefois, il a indiqué que la sécurité et l'armée échappent au contrôle de la mouvance islamique dans le pays. Le Cheikh Mourou a cité pour étayer ses propos, les actions menées par le premier ministre Hamadi Jebali qui a sillonné les régions sinistrées ordonnant la mobilisation de moyens aériens et des hélicoptères pour secourir la population mais que la TV nationale a refusé de filmer ces initiatives. Le Cheikh Abdelfattah Mourou a cité l'affaire de l'arrestation du directeur du journal Attounssia, Nasreddine Ben Saïda, pour publication d'une photo “scandaleuse”, déplorant que beaucoup de bruit a été fait de l'intérieur et de l'étrange pour soutenir ce journaliste, ce qui démontre selon lui la force des ennemis d'Ennahdha. Il a conclu que mouvement Ennahdha ne peut pas appliquer sa politique étant donné qu'elle ne détient pas les mécanismes qui se trouvent le plus souvent à l'étranger et, s'il y en a dans le pays , ils sont entre les mains de ses ennemis. L'excision n'est pas d'actualité en Tunisie Abdelfattah Mourou s'est également insurgé contre la situation dans laquelle se trouve le pays, affirmant qu'il n'existe pas de démocratie ni de dictature et la Tunisie se trouve dans un désordre total. Il a donné l'exemple de jeunes mécontents qui sont allés chercher le gouverneur de Gafsa dans son bureau et lui ont ôté le pantalon sans ménagement. Parlant de l'excision il a indiqué que ce n'est pas une obligation en islam et que cette affaire n'est pas d'actualité en Tunisie et que ni historiquement ni culturellement ce phénomène ne peut être considéré comme, un sujet à débat car il est rejeté par la société tunisienne. Il a affirmant que celui qui évoque ce sujet veut semer la discorde. Il a appelé Wajdi Ghenim à ne plus traiter les autres d'athées, affirmant que l'objectif est de les raisonner en les faisant revenir dans le giron de l'islam. Par ailleurs, Ferjani Doghmane élu Ennahdha à la Constituante qui a pris la parole à ce débat a apporté son témoigne sur l'existence, selon lui, d'une minorité coriace aux commandes du pays travaillent contre l'Islam. Le texte de la constitution prépare à l'application de la charia Il a pris l'engagement que lui et ses camarades œuvreront à faire sortir un texte constitutionnel qui prépare à l'application de la charia en Tunisie. M. Doghmane a déclaré avoir été membre de la commission de rédaction du règlement intérieur de l'Assemblée, indiquant qu'un article a été proposé au président de la Constituante pour suspendre les séances lors de l'appel à la prière et d'accorder 1 heure le vendredi pour effectuer aussi la prière. L'élu nahdhaoui a souligné affirmant qu'une minorité s'est opposée à cet article prétextant que cela va inciter les jeunes au collège et au lycée d'interrompre les cours pour prier. Ce député a prédit qu' en définitive c'est la mouvance islamique qui va triompher.