Il faut le dire, la situation du pays sur les plans économique, social et politique est alarmante. De jour en jour, la crise s'aggrave et la facture s'alourdit. Depuis le mois d'août dernier, le marché de change subit des pressions. La récente dépréciation du dinar est due, comme l'avait déclaré le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, à la forte demande de devises par plusieurs entreprises (Tunisiana, Steg, Office du blé…). Hatem Zaara, expert financier et directeur de la salle des marchés à Amen Bank, est revenu, lors de son passage jeudi 23 mai 2013 sur Express FM, sur les raisons de la récente dépréciation du dinar. M. Zaara a expliqué que cette demande concomitante a favorisé un déséquilibre entre l'offre et la demande et surtout une réduction des réserves en devises à 94 jours d'importation, soit 9 jours de moins, il y a un mois (103 jours), ce qui constitue un niveau préoccupant. Il a ajouté que la solution (retour aux niveaux antérieurs) réside dans l'effort à fournir pour relancer l'appareil de production et les exportations : « Cette dépréciation n'est pas du reste surprenante lorsqu'on sait que le groupe chimique de Tunisie a perdu, à lui seul, en deux ans, 2 milliards de dinars, lorsque les IDE reculent de 10,9% durant le premier trimestre de l'année en cours, lorsque le taux de croissance n'a guère dépassé les 3% … ». Hatem Zaara a plaidé pour un état d'urgence économique axé sur la sauvegarde des acquis accomplis et le maintien dans le pays du tissu off shore, notamment, des multinationales à effet d'entraînement tel que le groupe Air bus. Pour attirer de nouveaux investisseurs directs étrangers, l'expert a recommandé au gouvernement de faire comme le Maroc et d'établir avec les grands groupes des chartes de qualité, voire un engagement de qualité.