La 18e édition des Floralies du Belvédère se tient cette année du 19 mai au 12 juin 2013 au parc du Belvédère, à Tunis. Organisée par l'Association « Les Amis du Belvédère », cette exposition devient, d'une année à l'autre, la traditionnelle foire aux fleurs et aux plantes. Une vingtaine d'exposants sont déjà présents à cette rencontre. Chachia sur la tête et une cigarette aux lèvres, Hassan, 78 ans, originaire de Tabarka, indique que cette 18e édition n'est qu'un copier coller des précédentes éditions : « Ce sont les mêmes produits, les mêmes prix, les mêmes coûts… Le seul changement que nous pouvons constater c'est le comportement du client. Je remarque l'absence d'enthousiasme. Le visiteur est aujourd'hui dégouté. Cela a touché, fortement, les ventes qui ont enregistré une baisse et ce malgré le bon rapport qualité/prix ». Notre interviewé affirme que les prix sont abordables (entre 1 et 15 dinars), mais cela n'a pas donné les résultats attendus : « La vente de certaines fleurs comme le Martkouch, le Khzéma, le jasmin ont connu une décroissance inquiétante. Ces plantes se présentent comme un produit traditionnel. Avec ce comportement inexplicable, la situation devient de plus en plus inquiétante ! ». Dans un espace de quelques dizaines de m², bien organisé avec des produits verts et diversifiés, Mme. Klaai, bien habillée et bien maquillée, accueille ses clients avec un large sourire. L'exposante, qui a une pépinière depuis 4 ans, est « optimiste » : « C'est ma deuxième participation. A travers cette présence, j'ai réussi à acquérir de nouveaux clients outre les fidèles qui n'ont pas raté cet événement. Les ventes sont sur le bon chemin même si je présente de produits un peu chers (entre 200 et 350dinars) ». Parmi les plantes exposées qui remplissent toute la surface, elle a cité le cycas (150 dt) et l'olivier (350dt) : « Ces deux arbres sont utilisés pour la décoration intérieure. Pour le premier, c'est un produit importé. Les feuilles qui sont sous forme d'un angle aigu donnent un aperçu adorable. L'acheteur peut mettre l'olivier, à côté de la piscine, par exemple ». Rencontré à l'entrée du parc, M. Majdoub, chef d'une famille composée de quatre membres dont un bébé et un petit enfant de 4 ans, s'est dit satisfait de cet événement annuel. Son habillage (casquette à la tête, une barbe courte, tenue de sport…) donne l'impression d'être un touriste. Mais il est bel et bien Tunisien marié à une Tunisienne. M. Majdoub assure que les prix sont adorables par rapport aux autres espaces. Il souligne qu'il a visité cette exposition pour la décoration intérieure. « Je suis là pour la deuxième fois. Cette édition présente des produits variés ». Selon M. Majdoub, le Tunisien n'a pas la culture de verdure, vu le contrainte du temps : « Face à cette absence, l'association a fait un travail sérieux pour sensibiliser le citoyen de l'importance de cette culture. C'est un monde différent. On ajoute à cela l'existence d'un espace pour les enfants, avec animation et musique. Qu'est ce qu'on veut de plus, après une longue journée ? ! ». Entouré par un bon nombre des plantes vertes, rouges et jaunes, Boubaker Houmène, vice-président de l'association, se veut rassurant et optimiste. Il précise que pendant le weekend, ils enregistrent la participation de plus de 10 mille visiteurs par jour. « Cette présence massive nous encourage à diversifier nos activités et organiser d'autres manifestations. Un groupe japonais a animé le weekend dernier ; musique, jeux, concours…pour les enfants. Tout cela est gratuit ! Pour nous, le travail est et restera un plaisir ! ». M. Houmène ajoute qu'à travers ce travail bénévole, ils visent à perpétuer cet événement : « Le travail continu a commencé déjà à donner ses fruits ! Les Floralies du Belvédère deviennent une rencontre traditionnelle chez nos visiteurs. Nous visons également à créer un espace de rencontre pour les citoyens autour de l'environnement. Finalement, cet événement est une occasion pour échanger les informations et sensibiliser les citoyens. C'est un moment d'éducation ! ». Motivée par cette initiative, Rafika Jmal, ingénieure agronome, spécialité protection des végétaux, indique que les plantes sont un monde riche et diversifié : « La majorité de la population croit que cet événement est organisé pour exposer les mêmes produits à chaque année. Or ce n'est pas le cas, je travaille actuellement sur une plante spéciale, « dépolluante ». C'est un travail génial de trouver une plante qui absorbe l'air pollué jour et nuit. Donc, il est indispensable d'intégrer cette culture chez la famille tunisienne ».