La loi sur l'immunisation de la Révolution qui exclurait des milliers de personnes de la vie politique et les priverait de leurs droits fondamentaux sans leur laisser la chance de se défendre est une loi très vague et disproportionnée, mais surtout ne tient pas compte des circonstances de chacun. Dans un communiqué publié par Human Rights Watch, le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord, Eric Goldstein, indique que les autorités ont certes un intérêt légitime à protéger la démocratie embryonnaire de la Tunisie. Cependant, interdire à des milliers de personnes de prendre part à la vie politique, durant des années, n'est pas le meilleur moyen d'y parvenir : « Le corps législatif tunisien devrait amender le dernier projet de loi visant à interdire à des personnes en poste sous le régime du président déchu Ben Ali de participer à la vie politique». M. Goldstein précise que les normes internationales exigent que toute restriction de droits politiques remplisse des conditions bien précises et que les mesures prévues par le projet de loi bafouent ces normes.