Moez Chakchouk, président directeur général de l'Agence tunisienne d'Internet, a affirmé que depuis la Révolution du 14 janvier, l'ATI connait des moments difficiles : « Nous rencontrons des problèmes financiers dus essentiellement aux impayés des fournisseurs d'accès, qui doivent passer par l'agence pour l'accès aux différents services internet ». Intervenant sur Express FM, M. Chakchouk a indiqué qu'un différend entre l'opérateur de télécommunication Orange et l'ATI, concernant le paiement des frais d'exploitation depuis fin 2012, est à l'origine de ce problème : « Les deux parties ont décidé de placer l'Instance nationale des communications en tant qu'arbitre neutre et indépendant pour déterminer le coût de la capacité internet louée par l'ATI à Orange. L'INC est en train d'étudier le cas et tenter de résoudre le problème ». Moez Chakchouk a, en outre, affirmé que l'ATI se transforme fournisseur de services internet (FSI). Il a mentionné que l'agence, contrairement aux rumeurs diffusées, veille à minimiser les risques de coupure de l'Internet en Tunisie, en précisant qu'il s'agit plutôt d'un re-routage du trafic : « Il n'y aura ni blocage, ni coupure d'internet en Tunisie ». Concernant la situation financière de l'agence, il a déclaré que l'ATI ne profite plus des subventions de l'Etat depuis la Révolution, ce qui a engendré un manque d'appui au niveau de sa politique commerciale. Il a précisé que les pertes de l'ATI sont estimées à 12 millions de dinars. Moez Chakchouk a finalement rassuré les actionnaires de l'agence, en déclarant qu'il n'est pas inquiet pour l'avenir de l'ATI, qui se positionne aujourd'hui en tant qu'acteur de transit IP à l'échelle internationale.