Trois ans après la Révolution de Jasmin, le tourisme tunisien, l'un des moteurs économiques de notre pays, peine à se relever et les professionnels du secteur tentent tant bien que mal de rassurer les touristes à coups de campagnes publicitaires. Que ce soit les acteurs du tourisme, comme les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration, les agences de voyages ou encore les organismes publics du tourisme (offices de tourisme, agences départementales, comités régionaux, etc.), chacun est en demande d'une action concertée et coordonnée de l'Etat dans ce domaine. En raison du festival de Douz et de Tozeur, ainsi qu'à l'île de Djerba, le secteur touristique a enregistré une timide reprise au sud du pays, mais les attentes sont nombreuses et les enjeux multiples. Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), Mohamed Ali Toumi, a plaidé pour la fusion des ministères de la Culture et du Tourisme en un seul département ministériel. Cela est un enjeu majeur, selon lui, en plus d'assurer la stabilité du pays, sa sécurité et d'en convaincre les chancelleries européennes, qui à leur tour devront rassurer leurs concitoyens. Revenant sur les perspectives du tourisme pour 2014, Jalel Henchiri, président de la Fédération du tourisme de Djerba, a, à son tour, insisté sur la promotion du département du tourisme en un ministère de souveraineté, pour l'amélioration de la qualité du service, de la propreté et de la sécurité en tant qu'arguments de vente. Concernant le point sur la situation touristique à Djerba, à la veille des vacances de fin d'année, il estime que la tendance des réservations pour les touristes européens est toujours à la baisse, toutefois, le tourisme intérieur demeure prometteur. Autant la Révolution du 14 janvier 2011 a donné un coup d'éclat à la Tunisie et l'a fait connaître dans tous les coins et recoins du monde, autant elle a porté préjudice au tourisme tunisien dont l'activité a chuté de plus de 30%. Les événements qu'a connus la Tunisie depuis la Révolution restent la première cause de cette baisse. Le ministère du Tourisme a fait face à ces évènements négatifs par des campagnes de publicité et de communication qui manquaient de réactivité et qui n'avaient donc pas les effets escomptés sur l'activité touristique. Les professionnels du secteur estiment que dans ce genre de circonstances, il faut adopter une communication de crise, ce que le tourisme tunisien n'arrivait pas à faire. Pour relancer son activité, le tourisme tunisien peut miser sur le soleil, la mer, la plage, et le tourisme intérieur qui constituent le fonds de commerce du tourisme tunisien qui s'est enrichi par d'autres produits nouveaux, tels que le golf et la thalassothérapie. Le tourisme saharien constitue aussi un produit spécifique très apprécié. Le tourisme tunisien a, en outre, développé des produits de niche à forte valeur ajoutée, tel que le tourisme médical et les incentives [voyages d'affaires]. Toujours dans le cadre de sa diversification et de son enrichissement, le tourisme tunisien cherche à promouvoir le tourisme rural et vert, respectueux de l'environnement : un tourisme écologique, durable et responsable.