En réaction à l'adoption de l'article relatif à la création d'un fonds de compensation pour les ex-prisonniers politiques (lire notre article), le président de l'association tunisienne pour la transparence financière (ATTF), Sami Remadi, a, vivement, condamné la façon par laquelle l'article a été discuté et adopté à une heure tardive de la nuit. Dans une note publiée lundi 30 décembre 2013 sur sa page officielle Facebook, M. Remadi a dénoncé ce qu'il a appelé « l'opération de braquage de la trésorerie de l'Etat », trouvant qu'il s'agit du vol de l'argent du peuple. « Avant, les voleurs, se faufilaient furtivement pour voler les propriétés privées, ce soir, et pendant que le pays se trouve au bord de la banqueroute, le peuple tunisien a été le témoin d'un vol qualifié des propriétés publiques en direct de l'ANC », a dit Sami Remadi. La militante Naziha Rjiba, alias Om Zied, a condamné, via sa page officielle sur Facebook, l'adoption d'un tel projet qui, selon elle, prouve que le gouvernement actuel reproduit le même schéma que celui de Ben Ali en distribuant les capacités du pays sur les membres de sa famille... Et d'ajouter : Quand est-ce que la Tunisie pourra enfin rompre avec la politique du pillage ? Le député du Bloc démocratique, Iyed Dahmani, s'est dit surpris par la suggestion portant sur l'ajout de l'article relatif à la création dudit fonds. « On respecte tous les militants, mais ce projet pose un problème aujourd'hui (…) les compensations se font à long terme », a-t-il précisé. Iyed Dahmeni a, en outre, qualifié cette proposition de problème éthique, quand le parti au pouvoir, le mouvement Enanhdha, est en majorité bénéficiaire de ces articles au profit de ses militants. Pour sa part, le député à l'Assemblée nationale constituante, Mongi Rahoui, a, considéré que les ressources de l'Etat ne peuvent pas financer ce fonds. Le politicien Said Aidi a, précisé que ce fonds tombe mal étant donné la crise économique que vit la Tunisie ainsi que la faiblesse des ressources budgétaires de l'Etat. La députée à l'Assemblée Nationale Constituante, Rim Mahjoub a indiqué que l'Etat ne dispose pas des ressources nécessaires pour financer le fonds de la dignité censé réhabiliter les victimes du despotisme. Elle a estimé que les nouvelles taxes décrétées par la loi de finances 2014 sont censées financer le fonds de la dignité.