Une cinquantaine de séniors, anciens cadres et responsables du secteur du tourisme, ont été réunis samedi 1er février 2014, au Bizerta Resort, à l'initiative de l'Association Tunisienne du développement touristique (ATDT). Le but en était d'engager cet aréopage de professionnels d'un secteur dit en détresse dans un débat diagnostic apte à baliser le chemin pour une sortie de crise de ce secteur. Intitulé « le tourisme tunisien, à la croisée des chemins », ce conclave a permis aux « seniors » du tourisme, de dresser l'état des lieux du secteur, notamment durant les deux années qui ont suivi la Révolution évoquant particulièrement, et à l'unisson, les implications néfastes que les dramatiques incidents de la mi-septembre ont entraînées. Plusieurs interventions ont été faites. Ahmed Smaoui, ex-ministre et ancien haut responsable du tourisme, a souligné l'incapacité du tourisme tunisien à épouser son temps et à s'adapter à la nouvelle conjoncture mondiale. Le secteur n'a pas réussi à suivre les nouvelles tendances du marché touristique international et donc à répondre aux desiderata d'une clientèle aux goûts changeants et nouveaux, se contentant de vivre sur ses acquis et certitudes et à chercher à pérenniser un produit balnéaire de masse qui a fait son temps. Les autres interventions n'ont pas dit le contraire, étayant ces propos de chiffres plutôt alarmants sur les fréquentations, les nuitées, la qualité des services, le manque de formation, les recettes,…Certains facteurs ont été discutés tels la conjoncture touristique internationale et son impact direct sur la l'activité touristique nationale, les investissements et les relations conflictuelles entre le secteur touristique et les établissements financiers et bancaires, le transport aérien et l'open sky et les éventuels avantages que ce dernier pourrait procurer au tourisme tunisien….Bref, dans ces interventions à bâtons rompus, quelques propos passionnés ont été relevés, des pensées désabusées également, certains reproches aux responsables actuels qui n'ont pas su « avoir la vision prospective » pour éviter au secteur sa plongée vers les abysses et quelques vues pessimistes mettant en doute une possible et proche solution. Malgré toutefois quelques données chiffrées faisant état d'une amélioration certaine des indicateurs positifs de rétablissement des flux touristiques affichés sur la majorité des marchés émetteurs, durant les neuf premiers mois de 2012. Il n'y eut, en fait, qu'un professionnel du tourisme, Afif Kchouk, à avoir suggéré une vision stratégique de sortie de crise, un plan d'action pour une relance du tourisme tunisien. Outre l'impérieuse nécessité d'un rétablissement de la sécurité dans le pays, synonyme donc de retour de confiance dans les marchés extérieurs chez les tour-opérateurs, M. Kchouk a présenté nombre de perceptions supposées contribuer à une sortie de crise et à imprimer au secteur une dynamique nouvelle de croissance et de rayonnement. Parmi ces propositions, une bonne préparation des hautes saisons, aux multiples niveaux de la formation et des ressources humaines, de la maintenance et de la rénovation, de la promotion-marketing, de la concertation des acteurs. Ainsi que du traitement des grands dossiers ayant pour noms la relance des investissements et le traitement des différents problèmes relatifs à l'endettement et aux produits nouveaux (thalasso, golf, tourisme saharien, tourisme écologique, plaisance…).