J'ai attendu une quinzaine de jours pour enfin réagir aux programmes que nous imposent notre bonne dizaine de chaînes télévisées, toujours à l'occasion du mois saint de Ramadan et au moment même où nous nous attablons pour ingurgiter notre Iftar. Toute la famille est là, grands et petits « attendent » avec des sentiments mitigés. C'est de caméra cachée que j'aimerais blablater, sans vraiment jouer sur les mots, puisque ce que l'on propose ne saurait être assimilé qu'à un genre de bla-bla cathodique. Ces émissions sont censées être humoristiques et doivent impérativement être montées en un enchainement de courtes séquences et dont chacune doit mettre en scène des « victimes » différentes. Cependant, « nos » caméras invisibles, à nous, semblent affectionner des scénarios plus élaborés, « pour plus de réalisme » pense-t-on, d'où, à la diffusion, un temps interminable, énervant, à la limite de l'exaspération, et qui ne réussit nullement à nous soutirer le rire, voire le sourire, escomptés, objectif annoncé pour de telles productions. Ce qui ajoute à notre agacement, c'est le caractère violent que finit par revêtir ce genre de programme. Débutées sur des tons anodins et sous des aspects bénins, ces séquences de chez nous finissent invariablement par des…pugilats, des gestes menaçants, des poursuites endiablées, des injures, des gros mots, ces derniers étant escamotés par les bips évocateurs. Et lorsqu'après un temps interminable, le piège est révélé à la victime, cette dernière ne peut que susciter notre pitié. C'est parce que la personne piégée, venait juste de prendre conscience que ce canular d'un très mauvais goût a contribué à révéler un caractère véhément, des tendances impulsives, une propension à la violence verbale et physique. Et ce n'est pas son rire final, affecté et gêné, qui plaiderait le contraire. D'ailleurs, comment peut-on faire preuve de patience avec des « piégeurs » aussi insistants et lourdauds ? En Algérie, le gouvernement est monté au créneau, le semaine dernière et a mis en garde plusieurs chaînes TV qui avaient diffusé une caméra cachée mettant en scène une prise d'otages particulièrement violente, faisant, selon les observateurs, l'apologie du terrorisme et qui a ému l'opinion publique. Une « caméra cachée » est censée nous dérider, nous amuser, nous arracher un rire que la conjoncture difficile a tué en nous. Nos producteurs, hélas, font preuve d'un manque flagrant de créativité, d'imagination. Ils tablent sur les travers de l'homme tunisien pour « faire rire » et plutôt que de nous divertir ces programmes contribuent à nous stresser et à nous déprimer encore et davantage. Certaines chaînes ont l'intelligence de nous diffuser des « caméras cachées » étrangères qui dénotent un savoir-faire admirable. Celle du Québec, « Juste pour rire » s'impose comme l'une des meilleures émissions : des séquences de 1mn30s, des situations qui ne causent aucun tort aux protagonistes et qui se terminent avec un éclat de rire généralisé. Nos producteurs devraient en prendre de la graine ? M. BELLAKHAL
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