Il est convenu d'appeler « gouvernance de l'entreprise » l'ensemble du dispositif institutionnel et comportemental concernant les dirigeants, depuis la structuration de leurs missions et leurs nominations jusqu'au contrôle de leurs actions et aux décisions de régulation les concernant, au point que l'on a pu définir la gouvernance comme « le management du management ». Ces principes de « bonne gouvernance » peuvent-ils s'appliquer à l'ensemble des entreprises tunisiennes ? Pour répondre à cette question, l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) a organisé, conjointement avec le Centre Tunisien de Gouvernance d'Entreprise (CTGE), la deuxième conférence nationale de la gouvernance d'entreprise sous le thème : Quelles incitations pour quelle transparence ? Cette manifestation a été présidée par M. Ridha Chalghoum, ministre des finances et en présence de M. Slim Zarrouk, président du CTGE et M. Adel Grar, PDG d'Amen Invest et président de l'association des intermédiaires en bourse. Le président de l'AIB a mentionné, dans son allocution, que le système de gouvernance comprend divers éléments constitutifs que l'on peut, en simplifiant, regrouper en trois séries de composantes : des structures, des procédures et des comportements. A cet égard, la gouvernance de l'entreprise se réfère au dispositif institutionnel et comportemental régissant les relations entre les dirigeants d'une entreprise – plus largement d'une organisation – et les parties concernées par le devenir de ladite organisation, en premier lieu celles qui détiennent des droits légitimes sur celle-ci. Pour leur part, M. Slimane Ourak, directeur général des douanes tunisiennes et M. Mohamed Ali Ben Malek, représentant de l'administration fiscale, ont mis l'accent sur le rôle des tutelles administratives. Leur mission étant de veiller au bon fonctionnement du secteur d'activité concerné, elles adoptent parfois une attitude hautaine, notamment dans les pays à forte culture régalienne. Les organes concernés deviennent alors des pièces essentielles du dispositif de régulation. Ainsi, le rôle et les missions des autorités de régulation sont compatibles avec ceux des organisations professionnelles des opérateurs, lesquelles sont représentées au sein des instances mises en place, et avec ceux initialement exercés par les tutelles administratives qu'elles remplacent.