M. Hassen Zargouni, DG de Sigma Conseil, vient de présenter l'étude intitulée « Attentes des entreprises et la formation universitaire : Analyse qualitative ». L'intervention a eu lieu à la maison de l'entreprise à l'occasion de la conférence internationale sur la formation universitaire et les enjeux de la compétitivité. M. Zargouni a indiqué que 22% de demandeurs ne sont pas satisfaits en 2009. Sur la tranche d'âge de 23-29 ans, le taux de chômage des diplômés reste plus élevé chez les femmes (46%) que chez les hommes (33%). Une discrimination qui émane du volume féminine au niveau des diplômés de l'enseignement supérieur. Parmi les défaillances dégagés par l'étude, 19% des non diplômés sont des travailleurs indépendants, contre seulement 4.8% des diplômés. Une réalité qui contre dit l'effort national en matière d'encouragement à la création d'entreprises dont l'Etat a beaucoup investit depuis des années. Retenant à l'université, elle présente l'input du marché d'emploi avec les 60 000 à 70 000 étudiants obtenant chaque année un diplôme universitaire. 60% des nouveaux venus sur le marché de l'emploi sont aujourd'hui des diplômés d'universités. Contre les 70 000 à 80 000 emplois créés chaque année par l'économie, le problème de l'emploi restera encore à l'ordre du jour pendant quelques années à venir. L'écart entre l'offre et la demande de travailleurs détenant un diplôme universitaire est près de 30 000. L'étude a proposé de résoudre le chômage par sa racine et non ses manifestations superficielles et ce suite à la forte croissance du nombre de jeunes entrants sur le marché du travail. La structure de production actuelle (les exportations représentent 47% du PIB, les secteurs manufacturiers d'exportation génèrent moins de 15% de valeur ajoutée) est dominée par des secteurs à faible taux d'encadrement (moins de 10% dans les entreprises privées) et intensifs en main-d'œuvre non qualifiée. Pour relever le défi de la réorientation de l'économie vers des segments à forte valeur ajoutée et absorber un maximum de jeunes diplômés des universités , la question-clé est : Comment former des jeunes à l'esprit d'entreprise ou à la culture managériale pour se positionner plus tard comme développeurs de ce qui existe et sources de solutions nouvelles, plutôt que des exécutants continuateurs de l'existant, quelle que soit la qualité de cette exécution, qu'ils soient des locomotives au sein de leurs structures d'emploi, voire au sein de la société de façon plus générale ? L'étude a recommandé un ensemble d'éléments tout en commençant par « briser la glace » entre l'entreprise et l'université et les amener à travailler ensemble. Pour amorcer ce processus il faut créer le cadre et l'espace adéquats pour leur permettre de réfléchir et de proposer des solutions concrètes. Une structure comme l'IACE peut jouer un rôle de facilitateur Des évènements réguliers sur des thématiques bien ciblées peuvent accélérer le rapprochement : pourquoi pas un «université - business day » mettant ensemble les enseignants, les étudiants et les entreprises pour travailler sur un sujet d'intérêt commun lié aux défis majeurs de l'enseignement supérieur ou des mesures efficaces d'application (bourse de stages, coaching, nouvelles compétences émergentes etc...) Aider à la mise en place de bonnes pratiques proches de celles ayant fait leurs preuves ailleurs, facilitant le développement d'aptitudes très demandées quel que soit le milieu de travail : approche projet etc... « Junior entreprise » en est un exemple.