Les premiers résultats de la saison estivale sont encourageants. Les principaux paramètres : entrées, nuitées et taux d'occupation sont en augmentation. Mais vu sous un autre angle, le bilan est plutôt mitigé en matière de rentabilité du secteur. En effet avec la généralisation de la formule all inclusive, les dépenses des touristes ne suivent pas la même courbe que la fréquentation. Tous ces facteurs font que nos recettes stagnent. Pourtant, notre pays offre de bons produits avec un bon rapport qualité-prix. Le comportement du client a changé. Sollicité par toutes les destinations, courtisé par de prix de plus en plus bas, le client se croit tout permis. Les touristes comparent les prix avant d'acheter. Avec des petits budgets, ils ne sont portés sur la consommation. On comprend mieux les origines des vacanciers majoritaires qui viennent chez nous. Ce tourisme de masse ne pourra contribuer à augmenter nos recettes. La demande est très forte. Mais les clients consomment moins de services annexes. Ils sont toute la journée en train de se bronzer sur nos plages. A midi et à 19 heures, ils attendent leur tour pour déjeuner ou pour dîner. Nos barbecues et restaurants à la carte sont particulièrement désertés le midi et le soir. L'all inclusive a tué le paratouristique. Certes disait Afif Kchouk hôtelier et directeur de Tourisme info « le client est roi. Il voyage, désormais, plus d'une fois par an. Mais à chaque fois, il reste mois longtemps et dépense moins d'argent. Aujourd'hui, le touriste est averti. Fini les temps où il achetait n'importe quoi à n'importe quel prix. Il compare d'un magasin à l'autre et d'un pays à l'autre. Dans les souks, les commerçants n'ont pas encore compris cette nouvelle mentalité, ou plutôt ils ne veulent pas l'accepter. Ils sont stressés, énervés et énervants, car ils veulent vendre à tout prix leurs grands stocks de produits. Et ils confondent entre agressivité commerciale et harcèlement. Dans les hôtels, le sourire a disparu avec le pourboire. Et le personnel est désabusé de voir sur les terrasses des piscines des clients se partager un magnum de coca cola acheté chez l'épicier du coin. Nos voisins sont en train de faire mieux, d'aller plus vite et de réviser leurs choix. Ce que nous faisons, n'est en fait, pas assez. Il est opportun de revoir le chapitre des dépenses et des recettes de notre tourisme. Il est surtout temps de commencer à agir. Les idées sont claires. Il ne reste qu'à les concrétiser !