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Comment améliorer nos recettes ?
Tourisme
Publié dans Le Temps le 07 - 07 - 2009


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Un touriste dépense 257 euros en Tunisie contre 658 euros au Maroc soit 2,5 fois plus !
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Philippe Belhay (Directeur Général du Royal Hammamet) : « La Tunisie se vend mal...Nous n'avons pas le budget nécessaire pour promouvoir la destination. »
Les principaux paramètres : entrées, nuitées et taux d'occupation ne cessent de s'améliorer en cette période estivale malgré la crise.
Mais vu sous un autre angle, le bilan est plutôt mitigé en matière de rentabilité du secteur. Les performances enregistrées sont en déça des destinations concurrentes. En effet, la baisse du pouvoir d'achat de la clientèle n'a pas contribué à renflouer les caisses des professionnels. Certes, les vacanciers ont modifié leurs habitudes. On comprend mieux les origines des vacanciers majoritaires qui viennent chez nous. Ce tourisme de masse ne pourra contribuer à augmenter nos recettes Les dépenses des touristes ne suivent pas la même courbe que la fréquentation. Tous ces facteurs font que nos recettes stagnent. Pourtant, notre pays offre de bons produits avec un bon rapport qualité-prix. Fini l'âge d'or des clients distingués qui dépensent beaucoup d'argent. Donc à nos professionnels de changer de stratégie et d'opter pour cette clientèle à haute valeur ajoutée. Nos voisins, les Marocains sont en train de faire mieux, d'aller plus vite et de réviser leurs choix. Un touriste dépense en moyenne 257 euros au cours de son séjour en Tunisie contre 658 euros pour son homologue au Maroc. Ce que nous faisons, n'est en fait, pas assez. Il est opportun de revoir le chapitre des dépenses et des recettes de notre tourisme. Il est surtout temps de commencer à agir. Les idées sont claires. Il ne reste qu'à les concrétiser !
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Philippe Belhay (Directeur Général du Royal Hammamet) : « La Tunisie se vend mal...Nous n'avons pas le budget nécessaire pour promouvoir la destination. »

Economia : Tout d'abord, qu'est-ce qui entrave la bonne commercialisation du produit touristique tunisien ?
Philippe Belhay : La Tunisie dispose de grands atouts touristiques. Mais c'est bien dommage elle se vend mal. Nous n'avons pas le budget nécessaire pour promouvoir la destination. Le Maroc, la Turquie et l'Egypte multiplient en cette période de crise les opérations de marketing ce qui explique leur bonne résistance dans ce contexte difficile. Ces pays rivalisent d'initiatives pour diversifier leur offre. Ils sont agressifs sur les marchés et ne cessent de remplir leurs hôtels. En Tunisie, faute de budget important, on ne peut pas avancer. Et là il faut s'investir beaucoup dans la publicité et renforcer notre présence dans tous les marchés et notamment dans les marchés traditionnels. Cela doit inciter tous les professionnels et aussi l'ONTT pour dépenser plus en publicité et attirer beaucoup de clients. Je suis anglais et je constate que la Tunisie n'est pas bien commercialisée. A Londres, par exemple, les prix des voyages affichés pour l'Egypte et le Maroc (500euros et plus) dans les agences sont nettement supérieurs à ceux de la Tunisie (382 euros). Ce n'est pas correct car nous avons un bon produit et un bon parc hôtelier. Non, il ne faut pas brader la destination et les TO ont une grande responsabilité. On ramène les touristes à bas revenus et cela constitue un risque réel pour les recettes. De l'autre côté, on voit le Maroc remplir ses hôtels avec une clientèle select et avec des prix supérieurs de 20%

- Donc, il faut éviter ce tourisme de masse ?
. Je pense que la Tunisie pourra compter sur le bon standing de ses hôtels. A Yasmine Hammamet, on a de très bons palaces. Malheureusement, ils sont vendus à des prix bas. Je pense que ce tourisme de masse n'aide pas la Tunisie à améliorer ses recettes. Ce qui fait que le touriste dépense trois fois plus au Maroc qu'en Tunisie. Pour conquérir une clientèle plus aisée, nous avons créé à Hammamet, une association « General Mangager Hotel Club » qui parie sur le développement d'un tourisme à forte valeur ajoutée

- Que pensez-vous de la formule all inclusive ?
. Cette formule a tué le tourisme dans la région. La clientèle qui a payé tout son séjour avant de venir à Hammamet ou Sousse, Djerba ou Mahdia se contente des prestations offertes à l'hôtel. A quoi ça sert de construire l'un des meilleurs golfs de Tunisie et organiser des grands festivals de jazz à Tabarka tant que les hôtels pratiquent l'all inclusive. L'all inclusive freine les activités des commerces, des cafés, des restaurants. Le client ne dépense plus. Il est cloitré entre les quatre murs de son hôtel en train de consommer des produits souvent de qualité médiocre. Le tourisme, l'artisanat, les loisirs, les restaurants, le transport... souffriront beaucoup si on continue à développer cette formule. En plus quel est le profil de cette clientèle d'all inclusive ? Souvent on tombe sur une clientèle qui n'a pas même de sous pour restaurer ou dîner. C'est l'exemple de ces touristes qui présentaient à un restaurateur une carte de paiement sans provision après avoir bien bu et mangé. La Tunisie n'a pas besoin de cette clientèle. Les hôteliers ne doivent pas s'affoler. C'est vrai, ils veulent remplir leurs unités et rembourser leurs dettes. Mais pas de cette façon. A mon avis, le problème est d'ordre financier et là j'incite les banquiers à être partenaires avec les hôteliers et essayer de réduire leurs intérêts pour que cela n'influe pas sur l'exploitation de l'hôtel et ne pousse pas l'hôtelier à brader ses prix et à drainer cette clientèle bas de gamme. De l'autre côté, il est indispensable que l'ONTT se penche sur le dossier des prix et pourquoi pas fixer une fourchette de prix selon la qualité des prestations offertes au client. Ceci diminue cette pression des banques sur l'hôtelier et sauvegarde la réputation des unités de 4 et 5 hôtels. Une autre solution qui pourra freiner le développement de l'all inclusive et ce tourisme de masse c'est d'emmener les hôtels qui la pratiquent à réserver 50% de leur capacité à l'autre clientèle à forte valeur ajoutée.

- Donc, comment améliorer les dépenses des touristes en Tunisie ?
. Tout d'abord, il faut éviter le bradage des prix qui nuit à la destination. Il faut faire face aux TO et ne pas céder à leur pression car en fait on a de bons produits à montrer. Nous devrons toucher une clientèle plus aisée et parier sur le tourisme des niches comme le golf et le SPA. Il faut créer des événements. Le dernier championnat du monde de course de bateaux à Yasmine Hammamet a fait remplir en quelques jours plusieurs hôtels et avec des entrées de 400 mille dinars. C'est dire l'impact de l'événementiel dans l'amélioration des dépenses du touriste. Nous avons les moyens et les compétences pour nous imposer. Il nous faut investir à fond pour avancer. La France a perdu 33% de business en matière de tourisme d'affaires et de congrès. Il s'est avéré que ce part était dirigé vers la Tunisie. C'est énorme. Cela montre que la Tunisie a les atouts pour monter en puissance dans le secteur de tourisme à forte valeur ajoutée. Nous sommes à quelques minutes de l'Europe et avec la délocalisation, on pourra attirer plus de touristes de standing avec plus de publicité, de promotions.


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