D'après des documents révélés par l'association WikiLeaks Wik, la France avait bien mal jugé la situation en Tunisie : au cours de l'année 2010, un diplomate français a décrit que la Tunisie était le « pays le plus stable du Maghreb », assurant qu'elle ne connaîtra pas, à court terme, de période de déstabilisation. En effet, l'histoire s'est passée à Paris, entre le ministère des Affaires étrangères et l'ambassade américaine. Pendant plusieurs échanges, deux diplomates du Quai d'Orsay ont évoqué avec les Américains l'état des relations France-Maghreb et ce avant un an de la chute de l'ex-président Ben Ali. Encore une fois les diplomates ont confondu le taux de croissance de l'économie et le taux de satisfaction de la population. « En ce moment, la France perçoit la Tunisie comme le pays le plus stable du Maghreb. La Tunisie a le taux de chômage le plus faible de la région et une bureaucratie qui fonctionne raisonnablement bien. L'économie tunisienne a une bonne réputation (...) », a assuré l'un des deux diplomates Français. « La France n'estime pas que le pays connaîtra, à court terme, de période de déstabilisation, à part lors de la succession de Ben Ali », écrit encore le diplomate du Quai d'Orsay, même s'il reconnaît que la méthode Ben Ali contient des « risques significatifs ». Dans ce contexte, M.Denis Bauchard, ancien diplomate et conseiller Moyen-Orient à l'Institut français des relations internationales a interprété que la France n'a pas prévu la révolution tunisienne « Ce mouvement a surpris tout le monde: diplomates, journalistes, Tunisiens eux-mêmes.»