En ces temps difficiles où la Tunisie est entrain de se reconstruire pas à pas et de renaître de ces cendres après ce qu'elle a connu des affres de la tyrannie et de la destruction méthodique d'un pays jeune et plein de ressources de la part de quelques familles cupides et égoïstes qui ne pensaient qu'à l'argent éternel et au pouvoir absolu. En ces temps où presque tout le pays est paralysé par des grèves, revendications et mécontentements, par ailleurs justifiés, et relatifs à des décennies de mensonges, d'injustices et de méprise, le danger vient de cette léthargie générale qui empêche le pays d'avancer puisque les citoyens ont perdu toute confiance dans le système, dans les gouvernements successifs, en leurs patrons, en tout… Les gens de ce fait n'ont plus envie de reprendre le travail ou le font à contrecœur parce qu'ils ne se sentent pas en sécurité, parce qu'ils ont perdu leurs repères, parce qu'ils ne maîtrisent pas, pour la plupart, tout ce qui arrive à cause d'une inculture politique que le régime précédent a prémédité et orchestré, parce qu'ils n'ont plus confiance en l'avenir mais plus grave que tout parce qu'ils ont perdu confiance en l'Etat. En ces temps difficiles, il faut soutenir le citoyen, lui expliquer, le sensibiliser à la dérive et le convaincre que tous les tunisiens doivent reprendre le chemin du travail pour parvenir à une Tunisie plus forte et moins vulnérable, une Tunisie qui travaille quelques soient les difficultés, une Tunisie qui crée des richesses. Au diable les problèmes, on les résoudra plus tard… Mais malheureusement la réalité dépasse parfois la fiction ! Vous voyez ou entendez vous des spots publicitaires passer à la télévision ou à la radio pour sensibiliser le citoyen et le convaincre que le plus difficile est derrière nous ? Observez-vous des campagnes d'affichage public, ou des publicités journaux appelant le tunisien à dépasser tous les obstacles et aller travailler pour sauver la croissance et tuer le danger ? Mais où sont donc les agences de communication (Régie et Créa)? Où sont les Havas de Jaques Séguéla, Impact Publicis, Karoui & Karoui, FP7, MedMedia, Affipub, Bienvue et autres… Pourquoi sont-elles si absentes ? Qu'est-ce que c'est que cette démission ? N'est-il pas de leurs compétences d'annoncer et de sensibiliser, d'expliquer et de convaincre. Aux grands maux, les grands moyens, le pays est menacé et le risque est énorme, tout le monde doit y mettre du sien et exploiter ses compétences pour éloigner la nation de l'abîme. Pour nous vendre du lait, yaourt, chocolat, pâtes et autres, ils sont là, prêts à nous gaver, à nous matraquer. Pour vider la poche et le compte du tunisien, le convaincre des besoins qu'il ignorait ou dont il n'avait pas besoin, pour qu'il s'endette et s'endette encore jusqu'à ne plus voir le bout du tunnel, ils répondaient présents puisque derrière cette présence il y avait des millions à empocher. « Mais à quoi vont servir ces spots nationaux à buts non lucratifs s'ils ne nous remplissent pas les poches ? » En ces temps difficiles ou le danger nous guette nuit et jour et où les prédateurs, la désorganisation et l'intox ne sont jamais loin, il relève d'un devoir national par humanité et par patriotisme d'assurer, jusqu'à atteindre la rive de la sécurité, la communication et l'information, d'apporter de la tranquillité et de sensibiliser le tunisien aux valeurs de la concorde nationale. Les agences de communication et de publicité et les grands bureaux d'études marketing et de sondages ont parfaitement les moyens de confectionner des programmes publicitaires pour ce faire, mais ne le font pas. Dans le sens où chacun dans un pays a une responsabilité relevant de sa position, de sa citoyenneté et de son métier, et que cette responsabilité se transforme en devoir national en temps de crise, de guerre, de révolution etc…On peut dire que les « communicateurs » ont parfaitement failli à leur mission. Peut-être à cause de leurs cupidités et leurs cultes de l'argent. Peut être se rattraperaient-ils. Peut être qu'on devrait leur proposer de l'argent pour qu'ils le fassent. Auraient-ils assez de citoyenneté pour le refuser [l'argent ndlr] ?