Certains handicaps ont encombré le développement régional en Tunisie. La question n'est pas tant l'argent que l'absence d'une stratégie qui a un impact direct sur la vie du citoyen. Lors d'un point de presse tenu lundi 11 avril 2011, le ministre du développement régional, M. Abderrazek Zouari, a dévoilé les problématiques et les mesures à prendre pour une bonne gouvernance. Selon lui, l'absence d'un plan régional élaboré entre les différents acteurs économiques au niveau des régions, est l'un des obstacles qui gène le développement régional. La nécessité d'élaborer un plan régional s'avère donc nécessaire. Les divers secteurs, comme celui de l'emploi, du transport, des équipements etc., doivent y contribuer. L'insuffisance de l'information statistique actualisée périodiquement au niveau régional, a entraîné également, des problèmes concernant l'élaboration des grands axes relatifs au développement régional. A cet égard, une commission d'experts sera chargée d'effectuer des statistiques permettant de donner un aperçu sur telle ou telle région, sur le seuil de pauvreté de ses habitants. L'absence de contribution de la société civile, du secteur privé et des associations dans l'élaboration des politiques du développement futur est un autre facteur de l'incohérence de la situation. Ces différents partenaires sont appelés aujourd'hui à déployer davantage d'efforts afin de participer à l'élaboration des politiques du développement futurs. L'influence des décisions politiques sur les choix et les orientations du développement régional doit entraîner une neutralité politique de la stratégie régionale. Aussi, le remaniement de la composition des conseils régionaux s'impose-t-il. En effet, les membres de ces conseils ont été choisis avant selon leur appartenance politique et non sur la base de leur compétence. Ce choix a engendré des effets néfastes sur le fonctionnement des structures du conseil. Les appels d'offres relatifs aux grands projets sont adoptés au niveau national ce qui a entraîné des retards dans l'exécution de plusieurs projets. Favoriser la coopération décentralisée est nécessaire afin d'éviter ces problèmes. Un découpage économique des 264 délégations semble nécessaire afin de réduire les disparités entre les régions. La quasi absence des activités industrielles et de services n'a pas permis d'embaucher les demandeurs d'emploi, en particulier les diplômés des universités. Cette carence explique en fait le taux de chômage élevé dans les régions. Il est recommandé d'implanter des zones industrielles afin de délimiter d'une part, le taux de chômage et de booster d'autre part, l'investissement. La représentation bancaire est faible et surtout celle des administrations chargées du soutien de l'investissement à l'instar de l'AFI, SICAR. L'appel au parrainage des banques serait une initiative à suivre afin d'encourager les jeunes promoteurs à l'investissement privé La bonne gouvernance est la clé de réussite du développement régional, a précisé M. Zouari. Pour notre pays, la gouvernance est un gisement de croissance économique qui n'est pas pleinement exploité. En effet, la Tunisie souffre d'un sérieux gap institutionnel au niveau de la participation de la société civile et la responsabilisation des pouvoirs publics. Des réformes dans les administrations régionales doivent être effectuées afin d'éliminer la corruption et la violation des lois dans les institutions administratives, « car la bonne gouvernance est basée sur la transparence» a ajouté le ministre. « Nous sommes dans une phase de transition capitale dans l'adaptation de notre modèle politique. Nous avons la mission de réaménager notre démocratie pour combler le fossé entre citoyen, société civile et le secteur public. Le coût de la Révolution va être élevé mais les bénéfices seront largement supérieurs. Cela sera réalisé grâce à la bonne gouvernance et la démocratie », a souligné le ministre.