Le livre vient de sortir aux Etats-Unis. C'est l'histoire d'Al Kamanjati, un centre de formation, soutenu par une association, créé dans les territoires occupés pour faciliter l'accès à la musique aux enfants palestiniens. Le centre de formation Al Kamanjati (violoniste) dont le fondateur n'est autre que Ramzi Abou Radhwane, enfant de la pierre de la première Intifadha, artiste et médaille d'or au conservatoire d'Angers (France), fonctionne sous la tutelle d'une association, créée en 2002, qui porte le même nom. Le rôle de cette association est de soutenir l'éducation des enfants palestiniens, en leur facilitant l'accès à la musique, surtout pour ceux qui vivent dans les camps de réfugiés et les villages dans toute la Palestine et le Liban. 90% des élèves de Ramallah, Jénine, Dir Ghassana, des camps de réfugiés Al Amari, Kalendia, Jalazon, Chetila, Borj Al Barajneh et Rachidia du Liban y étudient la musique gratuitement. Les 10 autres payent 25% de leur scolarité et ont une bourse. Al Kamanjati qui a gardé le contact avec notre journal pour avoir réalisé un reportage sur l'espace et ses activités, à Ramallah, en l'an 2000, nous apprend qu'un livre vient d'être édité sur cette expérience palestinienne qui défend l'idée que l'Intifadha peut aussi être culturelle. Donner du plaisir à des enfants, qui sont les premières victimes de la situation politico-militaire, demeure le sens premier de l'action que mènent le centre et l'association. «Nous ne pouvons pas attendre éternellement des décisions politiques et la création effective d'un Etat palestinien pour apporter aux enfants de quoi penser, ne serait-ce qu'une ou deux fois par semaine, à autre chose qu'à un char ou à un soldat», avait déclaré Ramzi Abou Radhwane. Ce livre intitulé Les enfants de la pierre est écrit par Sandy Tolan, journaliste américain, qui s'est consacré pendant plus de vingt ans à des reportages sur le terrain, en Amérique latine, en Europe de l'Est, dans les Balkans et au Moyen-Orient. Il enseigne à présent à l'école de journalisme de USC (University of Southern California), tout en continuant à effectuer de nombreux reportages pour la radio et pour la presse. Son premier livre, Me and Hank, paru en 2000, abordait la question du racisme aux Etats-Unis. Le nouvel ouvrage, Les enfants de la pierre, qui vient de sortir aux USA, ressemble fort à un conte, mais qui en dit long sur la croyance de l'auteur dans le pouvoir de la musique et de la culture pour transformer des vies. Le récit emmène également l'histoire de Ramzi Abou Radhwane, sa philosophie et sa mission personnelle qui s'inspire de la célèbre phrase de Margaret Mead, anthropologue américaine, «Ne doutez jamais qu'un petit groupe de citoyens réfléchis et engagés puisse changer le monde».