La création d'un observatoire du secteur du bâtiment et des travaux publics constitue une des recommandations adoptées lors de la journée d'étude sur «la réforme du secteur du BTP». D'après le ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, cet observatoire vise à collecter et à étudier toutes les informations politiques, sociales et économiques relatives à ce secteur, à identifier les problèmes et difficultés ainsi que les mécanismes à même de les résoudre, outre la facilitation de la planification stratégique dans le secteur du BTP. Les participants à la journée d'étude ont, en outre, souligné l'impératif de réformer le système de formation professionnelle pour l'adapter aux besoins du secteur, tout en prenant en considération la réticence des jeunes à travailler dans ce secteur. Ils ont souligné l'importance de la contribution des sociétés de promotion immobilière dans la formation, et ce, en coopération avec les centres de formation professionnelle, d'autant que leur contribution dans l'encadrement ne dépasse pas 4%. Allègement des procédures Les participants ont recommandé la sensibilisation du secteur bancaire quant aux problématiques du secteur du BTP, proposant de conférer davantage de souplesse aux transactions bancaires dans ce secteur. Ils ont exhorté l'Etat à accorder sa garantie aux marchés conclus dans le secteur du BTP à l'étranger et à mettre en œuvre les décisions des conseils ministériels relatifs au secteur, particulièrement en ce qui concerne la coopération tuniso-algérienne. Les participants ont proposé aussi d'exonérer les projets de BTP réalisés au cours de la période allant du 14 janvier 2014 à juin 2015 de paiement des pénalités de retard. Il s'agit en outre de la proposition de créer une commission chargée d'étudier la possibilité de préparer un décret portant sur la révision exceptionnelle de la valeur des marchés relatifs aux travaux, à l'instar de ce qui a été fait en 2008. 7% du PIB Le secteur du BTP (bâtiment et travaux publics) contribue à hauteur de 7% au PIB et offre plus de 450 000 emplois, selon les statistiques de l'année 2014. Il souffre, cependant, d'une mise à l'arrêt de 83 projets, à cause de problèmes fonciers. Selon le président de la fédération nationale des entrepreneurs du BTP, Chokri Idriss, le blocage de ces projets a eu un impact négatif sur les entrepreneurs. Il a, dans ce contexte, appelé à la réforme structurelle du secteur et à la révision de la loi relative aux marchés publics, promulguée en 2014. M. Idriss a recommandé de doter les opérateurs du secteur d'une carte professionnelle, en faisant participer la profession dans l'octroi de cette carte, en vue de fournir les conditions favorables à la réalisation des travaux publics dans les délais impartis et selon les exigences de la qualité. Il a insisté, dans le même contexte, sur la nécessité d'organiser les opérations de l'exportation des services des entreprises dans des consortiums, soulignant le rôle que joue l'Etat dans l'encadrement et l'accompagnement (à travers la formation d'une commission) ainsi que dans le soutien financier des entreprises, en l'absence de banques tunisiennes à l'étranger.