Le tennis de table ne manque ni de champions ni de talents pour aspirer au podium. Mais il a toujours besoin de ressources financières pour rivaliser avec les adversaires de renom, notamment l'Egypte. Le tennis de table évolue. Mais pas suffisamment. On peut évaluer à juste titre les efforts déployés par les hommes de la fédération et tous ceux qui sont liés de près ou de loin à cette discipline. On ne peut que rendre hommage à des sportifs passionnés et dévoués. Mais le contexte dans lequel cette discipline se développe n'est point favorable. Les contraintes et les obligations quotidiennes, l'absence de moyens et de ressources empêchent encore et toujours le tennis de table de percer, ou encore d'accéder à un palier supérieur. La Tunisie a été l'un des premiers pays arabes et africains à créer et à lancer les bases de ce sport. Des personnalités sportives étaient à l'origine de cette émergence. Mais avec le temps, les bonnes volontés sont devenues insuffisantes, notamment par rapport à l'évolution de certains autres pays, à l'instar de l'Egypte. Les acquis et les réalisations du passé n'ont plus d'impact aujourd'hui. Les nouvelles priorités et les exigences du tennis de table ont désormais d'autres noms, d'autres significations. On ne joue plus, on n'évolue plus de la même manière. Le facteur déterminant dans tout cela n'est autre que l'aspect financier. Le tennis de table tunisien ne manque ni de champions, ni de talents pour se mettre en évidence, mais il manque de moyens et de ressources pour pouvoir rivaliser avec les adversaires de renom, notamment l'Egypte. L'exemple à suivre et à prendre en considération. Les chiffres ne manquent pas aujourd'hui de donner une idée précise sur la gestion et la marge de manœuvre de cette discipline. Une idée à creuser par rapport à l'évolution des autres nations. Ainsi, le budget de l'élite ne dépasse pas la bagatelle de 197 mille dinars pour dix catégories : moins 12 ans, moins 15 ans, moins 18 ans, moins 21 ans et plus de 21 ans garçons et filles. C'est à peine suffisant pour préparer quelques stages, des championnats du monde, des championnats d'Afrique et des compétitions arabes. Le long terme n'est jamais pris en considération, et on a rarement vu le ministère de tutelle cibler ce sport. Pourtant, les résultats ne sont pas aussi désespérants. Certains pongistes ont même réussi à s'imposer et à se faire un nom à l'échelle continentale et internationale. Mais à quel prix! Il leur est arrivé, en effet, de prendre en charge les frais de leur participation aux différentes échéances. Le cas le plus récent est celui de Fedwa Garci et Youssef Ben Attia qui ont financé, par leurs propres moyens, leur participation au championnat d'Afrique. Faute de ressources, la fédération s'est contentée de prendre en charge l'entraîneur qui les avait accompagnés. Faute de moyens aussi, les sélections tunisiennes s'étaient également trouvées dans l'incapacité de prendre part à certaines épreuves et rassemblements de haut niveau. Ce n'est point le cas de l'Egypte qui ne rate aucun événement pour répondre présent, et dont les joueurs ont beaucoup appris et gagné, notamment par le fait de côtoyer des grands champions du monde entier. En quelques années, les sélections égyptiennes sont parvenues à accéder à la cour des grands. Celle des seniors a réussi l'exploit de se classer à la troisième place lors du championnat du monde qui s'est déroulé en Chine. Une performance qui n'a jamais été atteinte par les équipes arabes et africaines. Aujourd'hui, les joueurs égyptiens sont très sollicités par les clubs européens. Ils ont la cote en hausse et ils sont souvent recrutés à un prix fort. On n'a jamais cessé de le répéter: les sélections tunisiennes ont besoin aujourd'hui d'accéder à un palier supérieur. Dans les différentes catégories, elles sont tenues à se relancer à travers de nouvelles ambitions et des défis à relever sur un registre encore plus grand. Tout cela ne peut se faire, et encore plus se justifier, qu'au prix de la mobilisation et l'adhésion de toutes les parties prenantes. Inconditionnellement et sans limites. Les pongistes, que ce soit ceux de l'élite ou de clubs, n'épargnent aucun effort. Pour ceux qui ne le savent pas, ils ne chôment jamais. En hiver, comme en été, ils sont toujours en pleine compétition. Jeunes ou moins jeunes, ils n'ont point de répit. C'est évidemment fatigant, et ça peut même devenir infernal, notamment pour ceux qui ont passé une saison chargée, mais la passion est toujours plus forte que la raison. Mais le constat fait mal. Depuis de longues années, ils sont confrontés à de sérieux problèmes d'ordre financier. La plupart d'entre eux n'arrivent pas à assurer les dépenses quotidiennes d'une discipline qui ne demande pas toutefois de grands moyens. D'autres ont fini par jeter l'éponge au moment où ils faisaient pourtant partie de l'élite.