Les deux pongistes tunisiens ont atteint les quarts de finale de la plus grande manifestation mondiale. Ils étaient tout près de l'exploit. A un moment, ils pensaient aller plus loin qu'ils ne l'avaient jamais espéré. Tout a bien commencé pour Manel Baklouti et Boubaker Bouras à l'occasion de leur participation historique à l'ITTF Hops de l'Académie de Slager et qui réunit chaque année les 60 meilleurs joueurs du monde. Une qualification en appelle une autre. Des premiers tours éliminatoires jusqu'aux quarts de finale. Aussi bien dans les épreuves individuelles que par équipes, les deux pongistes tunisiens se sont complètement déchaînés, allant jusqu'à défier des adversaires de renom, voire des champions du monde dans leur catégorie. C'est la première fois que des joueurs tunisiens arrivent à un stade aussi avancé dans la compétition mondiale au niveau le plus relevé. Lors des premiers tours éliminatoires, Manel Baklouti et Boubaker Bouras ont pu disposer d'adversaires appartenant respectivement aux sélections d'Autriche et de Bulgarie. L'une et l'autre commençaient ainsi à réaliser un parcours jamais accompli dans le passé par les différents pongistes tunisiens qui sont passés par l'Académie de Slager et à l'occasion de la plus grande manifestation organisée par la Fédération internationale de tennis de table. Leur parcours ne devait pas pour autant s'arrêter. Une nouvelle victoire aux dépens de la sélection brésilienne devait par la suite confirmer l'élan et la dynamique dans laquelle les joueurs tunisiens se sont lancés. Le plus dur reste à faire... La grande aventure devait cependant s'arrêter au stade des quarts de finale. Les représentants tunisiens ne pouvaient en effet dépasser le cap de la Hongrie. Il quittèrent cependant la compétition la tête haute et avec les honneurs. Il faut dire que c'est le seul duo arabe et africain ayant réussi à atteindre les quarts de finale. Les pronostics étaient au fait favorables aux pongistes égyptiens, souvent habitués aux exigences du haut niveau. Ceux-là même qui font la pluie et le beau temps du tennis de table africain. A l'instar notamment de cette troisième place arrachée lors du championnat du monde qui s'est déroulé récemment en France. On ne manquera pas de relever à cet effet le bond qualitatif accompli par les sélections égyptiennes dans les différentes catégories. Des jeunes jusqu'aux seniors. La Tunisie est encore loin, très loin même du niveau mondial. Il lui reste encore beaucoup de travail à faire. Des étapes importantes à franchir. Ce ne sera certainement pas pour demain. Ni encore à moyen terme. Le travail, encore le travail, toujours le travail, telle est l'alternative à prendre en considération. On ne cessera jamais de le répéter: l'évolution du tennis de table tunisien passe en premier lieu par les clubs. Ces derniers ne disposent pas pour autant des moyens et des ressources susceptibles de permettre à leurs joueurs de progresser et de s'épanouir pleinement. L'absence de moyens engendre forcément des insuffisances techniques , tactiques et même physiques. Le tennis de table est un sport qui vit et qui s'améliore au quotidien. Après l'exploit de Slager, on n'est pas sûr que Manel Baklouti et Boubaker Bouras puissent récidiver et persévérer sur la même lancée. Que ce soit à laCimenterie de Bizerte pour la première, ou au Club de Tataouine pour le second, le mode de travail auquel ils sont soumis ne leur permet pas d'aller plus loin. Ce n'est point la faute à leurs clubs respectifs qui font ce qu'ils peuvent et qui ne sont pas en mesure de leur accorder mieux et plus. Mais c'est toute la politique du sport individuel qui est aujourd'hui mise en cause et qui demande plus que jamais à être révisée...