Chants arabes et tergui livrés par une troupe du désert libyen. L'école de Bir Lahjar a accueilli, mercredi dernier, une soirée destinée à la musique du désert. Pour le Festival de la Médina, «Les amoureux» de cette musique nous viennent de Libye et interprètent des classiques en arabe et en tergui. «Imran Tiniri» ou «Les amoureux de la musique du désert» est un groupe originaire de la ville d'El Aouinet au Sud-Ouest libyen. Leur formation date de 2000 et ils ont depuis produit plusieurs CD aux influences arabes et africaines. Imran Tiniri se sont déjà produits en Tunisie. Pour la soirée du mercredi dernier, ce sont les cimaises de la Médina qui les ont accueillies pour l'un des derniers concerts du festival. En tenue touareg avec son bleu typique, le groupe est une expérience sonore, si ce n'est la mauvaise qualité de son livrée par les organisateurs. Le chef du groupe, au luth et au chant, mène le jeu, commence chaque titre par une intro instrumentale ou un mawwal, avant d'être rejoint par les percussions : deux darboukas et un djembé. C'est l'essentiel du son de ce groupe qui narre l'âme du désert libyen. Chansons d'amour, louanges de Dieu ou poèmes sur le blues au Sahara, leur répertoire trouve de l'écho chez le public, venu malheureusement en petit nombre. Les présents n'ont pas boudé leur plaisir, à applaudir et à se balancer sur les rythmes des percussions et des applaudissements des membres des amoureux du désert. Dans le groupe, certains ne font que ça, applaudir afin de maintenir une certaine balance de la musique. La bonne ambiance, écorchée encore et toujours et le mauvais son a même mené les plus courageux dans le public à partager une danse avec un membre des Imran. Dans les rythmes comme dans le chant, la fusion arabe et tergui est là. Un djembé tenu comme une darbouka et un luth sur lequel on joue à la verticale comme à l'horizontale témoignent de la liberté et de la crétivité des musiciens du désert, qui n'ont pas peur de l'expérimentation, nous rappelant des groupes comme Tinariwen, qui ont réinventé le son de la guitare. Ce son, l'objet de tout concert et qui devait en être le point fort, a été le point faible mercredi dernier. On aurait même préféré qu'il n'y ait pas de baffles dans cet espace intimiste qu'est Bir Lahjar, dont les murs auraient pu se charger de l'écho. Ça aurait même rajouté du charme à cette soirée en imitant les veillées nocturnes à la belle étoile, où est né l'essentiel du répertoire de la musique du désert.