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Désir de culture
DREAM CITY
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 07 - 2015

Sofiane et Selma Ouissi ont réussi, avec toutes les difficultés que l'on imagine pour leur projet hors normes, à imposer cette rencontre dont ce sera cette année la cinquième édition : Dream City, le rêve d'une cité où la fête est collective.
Au début, on n'a pas toujours compris ce qu'ils voulaient faire. Mais à cause de la passion contagieuse qu'ils transmettaient, de la folie créative qu'ils diffusaient, de leur amour immodéré pour la médina, on les a suivis aveuglément, persuadés qu'il ne pouvait qu'y avoir du bon dans cette incroyable expérience. Sur leurs traces, on a découvert une médina comme on l'avait rarement vue, des artistes comme on n'en a jamais connus, des spectacles comme on n'en a jamais conçus.
Sofiane et Selma Ouissi ont réussi, avec toutes les difficultés que l'on imagine pour ce projet hors normes, à imposer cette rencontre dont ce sera cette année la cinquième édition : Dream City, le rêve d'une cité où la fête est collective, où artistes et baladins viennent du monde entier découvrir et partager l'essence et l'âme d'une ville, où les citoyens sont partie prenante du projet, aurait pu sembler une douce utopie urbaine. Et pourtant, le bouche à oreille a été fulgurant, le public a réagi au-delà de toute espérance, et chaque session a été plus dense, plus implantée, plus courue.
Alors pour ceux qui ne savent pas encore ce qu'est Dream City —ils sont rares— et qui ne veulent pas mourir idiots, mettez-vous vite à niveau, à découvrir un des plus fascinants événements artistiques de Tunis avant sa prochaine édition.
DREAM CITY, c'est de l'art contemporain en espace public avec des arts vivants, des performances, des arts visuels, du street art, des vidéos, des films...
DREAM CITY, c'est un collectif d'artistes pluridisciplinaires qui se renouvelle à chaque édition et qui travaille à l'écriture de récits de la ville et de la société.
DREAM CITY, c'est des créations contextuelles d'artistes tunisiens et étrangers invités à créer in situ...
DREAM CITY, c'est un outil éducatif pour faire pénétrer l'art dans les écoles avec «kharbga city», parcours spéciaux pour les élèves et interventions d'artistes dans les écoles.
DREAM CITY, c'est des parcours colorés à arpenter à pied, ensemencés d'œuvres contemporaines.
DREAM CITY, c'est du clos et de l'ouvert : des lieux inattendus, porteurs de vie sociale, de culture, de patrimoine : des cafés, des makhzens, des maisons particulières que l'on ouvre, des chapelles, des écoles, des bibliothèques, des places, des ruelles...
DREAM CITY, c'est un exercice culturel de la citoyenneté, une fête collective, l'espoir de provoquer un «désir de culture», mais aussi un bonheur partagé, accessible à tous.
Pour son édition 2015, qui se déroulera du 4 au 8 novembre prochain, le thème choisi sera «Art et Lien Social», en fait l'essence et l'existence même de Dream City. Quatre artistes tunisiens, quatre européens, trois africains subsahariens et trois du Moyen-Orient et du Maghreb ont été invités à disséquer et proposer de nouveaux «modèles de socialité». Car l'artiste est une caisse de résonance, mais aussi le veilleur, celui qui alerte le politique sur la fragilité et les points de rupture de la société.
Ces artistes sont venus au mois de mai, pour une première résidence d'exploration et d'immersion. Ils reviendront en octobre prochain produire leur œuvre.
On a choisi sciemment de réduire le nombre de projets pour être au plus près des artistes. Ceux là travailleront avec et autour de la population, avec des comédiens citoyens, des jeunes de la médina, et construiront leur projet avec l'énergie de la ville, ses problématiques, ses urgences, prenant pour partenaire de ce projet tentaculaire la cité et ses habitants.
Ce qu'il y aura de nouveau, cette année, c'est que Dream City sondera la partie sud de la médina, partie quelque peu oubliée où se déroule une vraie vie. Ce qu'il y a de nouveau, encore, c'est qu'on invente de nouvelles méthodes pour pallier aux rudes problèmes de manque de financement. C'est ainsi qu'on a lancé un appel de demande de soutien aux habitants, qui ont accepté d'accueillir gracieusement les artistes dans leurs demeures, aidant ainsi à soulager un budget serré. Ce qu'il y aura de nouveau, aussi, c'est que Selma et Sofiane Ouissi ont invité un troisième curator, le Belge Yann Boossens qui permettra à l'équipe de s'ouvrir sur d'autres compétences, d'autres expériences, d'autres intelligences. Ce qu'il y aura de nouveau, enfin, c'est qu'on a voulu, dans cette session, mettre l'accent sur l'Afrique subsaharienne, recréer des ponts et retrouver des connexions oubliées.
Alors, avant que soit donné le coup d'envoi, laissons le dernier mot à Sofiane Ouissi : «L'idée première de Dream City, c'est un projet de société, c'est montrer que l'artiste peut travailler main dans la main avec le politique. Nous sommes là pour aider le politique à mettre en avant le nouveau discours de la ville par rapport à la pérennité du patrimoine matériel et immatériel entre autres problématiques. Comment rendre leur place à ces métiers qui se perdent dans cette économie secrète de la médina ? Comment sauver cette architecture magnifique qui tombe en ruines ? La médina est un trésor vivant qui peut être visité différemment, et nous sommes là pour cela.
L'idée, encore, c'est que le ministère de la Culture ne fasse pas concurrence à la société civile, mais s'appuie sur son énergie pour travailler avec elle. Depuis 2007, nous réfléchissons à cela.
Bien sûr, il faut beaucoup de temps pour comprendre et adhérer. Mais malgré toutes les prises de risque, nous sommes heureux : Dream City a fait naître des émules. Nous avons donné le ton, il y a une relève. Les gens veulent faire des choses. Un art intelligent descend dans la rue. Non pas du street art, mais un art contemporain qui se veut dans la rue sur le plan sociétal, économique et politique. Je dois avouer qu'en 2007, je ne pensais pas que cela prendrait cette ampleur. Ce sont les citoyens qui ont défendu le projet. Aujourd'hui, il y a des thèses sur Dream City, on nous demande de faire des stages».


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