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Une large consultation sur « Défense et sécurité nationale » s'impose-t-elle ?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 08 - 2015


Par le général Mohamed MEDDEB*
Certes, l'annonce le 24 juin dernier, par M. le président de la République, commandant en chef des forces armées, d'organiser une consultation nationale pour améliorer le cadre juridique du «Service national» est un pas, le premier du genre depuis 2011, dans la bonne direction. Cependant, c'est une décision, à mon avis pas suffisamment ambitieuse, car l'objet de la consultation ne couvre qu'une composante, importante certes, d'un thème plus global, celui de la « Défense et sécurité nationale ». Vu l'évolution de la situation sécuritaire dans la région et à l'intérieur du pays, dominée par la menace terroriste, les efforts doivent se concentrer plutôt sur l'élaboration d'une politique de défense traduisant une volonté nationale clairement affichée, laquelle politique de défense serait traduite dans les faits par un système de défense articulé autour d'une «Armée citoyenne», à même de faire face aux menaces et risques non seulement immédiats, mais aussi potentiels, et ce, pour la vingtaine d'années à venir. Il est à rappeler que la politique de défense est la réponse nationale au niveau politique aux menaces, elle définit les grandes orientations de la politique étrangère de défense, les formes de coopération internationale militaire; le type d'armée à mettre sur pied, de conscription ou de métier et son volume; le rôle des différentes composantes de la société et évidemment celui du citoyen, ainsi que les moyens et sacrifices à y consentir par la collectivité et aussi par le citoyen, dont le service national. La problématique se situe aujourd'hui, donc, au niveau des grands choix en matière de défense et sécurité nationale où le service national n'en constitue qu'une composante. Vu leur importance et la nécessité de faire l'objet d'un consensus national minimum, il est grand temps que ces questions trop longtemps considérées taboues, fassent aujourd'hui l'objet d'une large consultation nationale. En même temps, cette consultation permettrait de mobiliser l'ensemble du pays, gouvernants, élites, associations de la société civile et bien sûr citoyens ordinaires, mobilisation qui devrait aboutir à la prise de conscience par chacun de sa responsabilité propre quant à la défense de la patrie.
En effet, suites aux nombreuses actions terroristes, de plus en plus meurtrières, dont notamment le dernier carnage de Sousse, une conviction semble finalement se dégager au niveau national, parmi aussi bien les autorités que les citoyens: la mobilisation et l'engagement direct du citoyen constituent la condition primordiale de succès de la guerre menée contre le terrorisme. D'ailleurs, les autorités ne cessent de le rappeler, c'est peut-être le début d'une vraie prise de conscience de la gravité de la situation. Seulement, mis à part l'appel lancé aux citoyens pour contribuer à l'effort de recherche de renseignements, aucune autre mesure significative de mobilisation à cette guerre, maintes fois déclarée, n'a été annoncée, personne n'a expliqué comment le citoyen peut concrètement y contribuer non plus. Pour plusieurs raisons, le citoyen tunisien n'est pas pleinement engagé dans la défense du pays. Plus grave encore, il se dérobe à son devoir «sacré», le service national ; de leur côté les autorités sont, jusque-là, restées indifférentes face à la désaffection du citoyen à l'égard de la défense de sa patrie, on ne s'est pratiquement jamais donné la peine d'expliquer aux citoyens le sens profond et le pourquoi de ce sacrifice. Pis encore, les pratiques de conscription en vigueur sont sélectives, injustes et inéquitables, d'où de bonnes( !) raisons justifiant l'attitude négative des jeunes envers ce devoir. La classe dirigeante, politiciens, hauts cadres et élite, se trouvant de fait exemptée de ce service (!) et une fois dans des postes de responsabilité, découvre à ses dépens, son degré d'ignorance des thématiques de sécurité et défense, ce qui se répercute dramatiquement sur ses décisions ou plutôt son indécision face aux évènements sécuritaires que connaissent le pays et la région. Encore une fois, c'est cette consultation nationale qui permettrait de mobiliser et habiliter au mieux les Tunisiens à s'engager, concrètement et en connaissance de cause, dans la défense de leur pays contre l'hydre terroriste et préparer chaque citoyen à s'engager plus volontairement et concrètement dans le rôle qui lui revient.
Les débats permettront la vulgarisation des concepts de base, la sensibilisation aux menaces et risques encourus et la responsabilisation de chacun face aux impératifs sécuritaires, d'où l'engagement plus volontaire, concret, individuel et collectif dans la défense du pays. Cela est de nature à faire progresser le pays dans la voie de la réforme de ce secteur en commençant par l'explication de la politique de défense adoptée par le pays et de la contribution de chaque partie à sa concrétisation.
Dans ce contexte, il n'est pas inutile de rappeler certains concepts et principes de base qu'on a vite tendance à négliger :
- Combattre le terrorisme est d'abord une posture collective et une prise de conscience de chacun des Tunisiens que c'est sa propre sécurité qui est réellement menacée par cette hydre; d'où l'impératif pour chaque citoyen de prendre part effectivement et directement à ce combat qui ne peut et ne doit, en aucun cas, rester encore l'apanage des seuls cadres militaires et sécuritaires;
- Ensuite, les déclarations de bonnes intentions seules ne suffisent pas, il importe aux dirigeants et cadres du pays que chacun selon ses responsabilités s'intéresse de près aux problématiques de défense et de sécurité, s'imprègne des fondements et des impératifs de cette thématique et acquière un minimum de savoir faire en la matière, pour pouvoir-faire les bons choix et prendre les décisions opportunes, et ce, dans tous les domaines car la sécurité ou l'insécurité se répercute sur tous les secteurs de la vie publique et privée. Quant au citoyen ordinaire, lui aussi, a besoin d'être mobilisé et préparé pour jouer effectivement le rôle qui lui revient, quelle que soit sa position dans la société et son niveau de responsabilité.
Naturellement, il incombe à l'Etat de préparer les citoyens, les mobiliser et d'organiser leur participation à la défense du pays. Jusqu'à ce jour, l'humanité n'a encore pas trouvé mieux que le service national comme cadre idéal pour préparer le citoyen et la société entière à se défendre. En Tunisie, la Constitution (l'article 9) stipule que « la préservation de l'unité de la patrie et la défense de son intégrité sont un devoir sacré pour tous les citoyens. Le service national est obligatoire selon les dispositions et conditions prévues par la loi ». Dieu seul sait pourquoi nos responsables et malgré la gravité du moment continuent à passer sous silence ce devoir « sacré » (!) avec les graves conséquences qui en résultent pour le pays; peut-être parce qu'eux-mêmes, les dirigeants, ne dominent pas la thématique ou manquent de conviction et estiment mal les retombées de ces défaillances sur la sécurité nationale. D'ailleurs, comment peut-il en être autrement puisque l'écrasante majorité de cette élite n'ont même pas effectué leur service militaire ? Ainsi, face aux nouvelles réalités sécuritaires, nos dirigeants semblent plutôt surpris et découvrent sur le tas l'épineuse problématique de la «défense et sécurité», qui a toujours été reléguée au dernier rang des priorités nationales. Malheureusement ces réalités n'ont pas fondamentalement évolué même après 2011.
- La conception d'une politique de défense et la construction d'un système de défense idoine est un projet de longue haleine et implique inévitablement des sacrifices conséquents. Vu l'évolution de l'environnement géostratégique et sécuritaire dans la région, et tout en affrontant les menaces immédiates, le pays doit en même temps revoir d'urgence sa politique de défense pour s'assurer de sa pertinence au vu des nouvelles menaces et se doter au plus vite d'un système de défense dont le centre focal serait le citoyen, un système à même de faire face non seulement aux menaces actuelles mais qui tient aussi compte de celles qui guetteraient le pays dans la vingtaine d'années à venir. Cela ne s'improvise pas, au contraire, ça se prépare bien à l'avance en y consentant les inévitables sacrifices.
Le récent drame de Sousse est venu rappeler aux dirigeants du pays et à tous les Tunisiens qu'il est bien temps de mobiliser et d'habiliter les citoyens, à leur tête les dirigeants et hauts cadres du pays, pour prendre part d'une façon concrète à la guerre déclarée au terrorisme.
La consultation nationale suggérée autour du thème « Défense et sécurité nationale » est un cadre idéal pour atteindre en même temps de nombreux objectifs, en voici ceux jugés d'une importance vitale pour le pays :
Dégager un consensus sur les grands choix nationaux, politique de défense, type d'armée et les sacrifices à y consentir dont notamment un service national universel et équitable ;
Mobiliser les citoyens et les préparer à s'engager bien volontairement et concrètement dans la défense du pays.
Dans ce qui suit, sont proposées, à l'attention des responsables en charge des dossiers sécuritaires et de défense, certaines mesures pratiques de mobilisation pour considération.
1. La mobilisation/habilitation des hauts cadres du pays :
Aujourd'hui, quoiqu'on admette presque unanimement que la guerre contre le terrorisme engage chacun des Tunisiens, les dirigeants politiques aux commandes du pays en premier lieu, l'élite, les hauts cadres ainsi que les citoyens ordinaires, il n'est ni exagéré, ni injuste de souligner le déficit général de culture en matière de défense et sécurité chez le citoyen tunisien, tous niveaux et catégories confondus, parmi lesquels les hauts cadres du pays, dont la majorité a raté l'occasion d'approcher, dans le cadre du service national, l'armée et les thématiques de défense et de sécurité. Les mesures proposées devraient leur permettre de pallier ces lacunes, mieux appréhender les problématiques sécuritaires et d'être mieux outillés pour réussir les missions et les tâches leur incombant.
Concrètement, il est proposé d'organiser une campagne de sensibilisation et d'information en matière de défense et de sécurité nationale, au profit des hauts cadres des différents corps et catégories professionnels. Mettant à profit l'Institut de défense nationale ainsi que la contribution des nombreux officiers généraux et supérieurs à la retraite, le ministère de la Défense nationale serait l'institution la mieux indiquée et outillée pour réaliser ce programme. Pour permettre aux cadres concernés de continuer d'assurer leur fonction officielle pendant cette période de sensibilisation, les modalités d'organisation et la programmation doivent être très souples pour tenir compte des spécificités et des exigences de chaque corps professionnel. En effet, plusieurs formes peuvent être envisagées et adaptées selon le besoin:
- la participation aux promotions nationales de l'IDN, en organisant deux promotions simultanées au cours de l'année 2015-2016 pour doubler le nombre des auditeurs, par exemple ;
- des journées d'études et de visites discontinues, réparties dans la semaine en fonction de la disponibilité des concernés ;
- des périodes continues, selon le cas, d'une quinzaine de jours environ;
- des séries de tables rondes, de conférences et de visites convenablement réparties dans le temps, toujours en fonction de la disponibilité des cadres concernés ...
Le contenu aussi de cette mobilisation/habilitation, sera modulé en fonction du profil des cadres ciblés, mais dans tous les cas, portera sur :
La situation sécuritaire dans la région, les menaces et les risques ;
Les notions de défense et sécurité, de politique de défense;
Rôle du citoyen dans la défense et la sécurité du pays;
Et bien sûr, le service national: pourquoi ? état des lieux, problématiques, perspectives d'avenir...
Ces conférences et tables rondes peuvent être suivies aussi par des visites ciblées pour certains dirigeants ...
Par ailleurs, ces activités doivent, à mon avis, concerner en priorité les :
- Dirigeants politiques, ministres, conseillers, chefs de cabinets ...
- Députés de l'ARP, en premier lieu les membres des deux commissions « Sécurité et Défense » et « Organisation administrative et Affaires des corps armés » ;
- Chefs de cabinet et directeurs généraux des différents ministères ;
- PDG et hauts cadres des sociétés et établissements publics et privés ;
- Rédacteurs en chef des journaux, magazines, stations radio et télévision, animateurs d'émissions ayant trait au domaine défense et sécurité ...;
Cet effort de mobilisation/habilitation devra être poursuivi jusqu'à toucher l'ensemble des cadres impliqués dans la mise en œuvre des politiques et décisions du gouvernement afférents à ce domaine. En outre, cette campagne, constituerait l'un des axes d'effort d'une large consultation nationale portant sur les questions de fond de politique de défense.
Concevoir, préparer et réaliser un tel programme national de mobilisation nécessitent des moyens, surtout en personnels qualifiés; le ministère de la Défense peut très bien faire appel aux officiers généraux et supérieurs de la réserve, de nombreux officiers retraités y répondront bien volontiers.
2. Mobiliser l'ensemble de la population :
Toujours dans le même ordre d'idées et dans l'immédiat, les autorités doivent mettre à profit les immenses possibilités des médias, au moins les publiques d'entre elles, pour expliquer la situation sécuritaire en termes de risques et de menaces; justifier les sacrifices à consentir; mobiliser le peuple et le rallier à ses choix. C'est seulement ainsi que sera développée une forte volonté nationale, dans l'espoir de la voir se traduire dans les faits par l'engagement concret de chaque citoyen et chacune des composantes de la communauté nationale dans cette guerre en y consentant les sacrifices nécessaires, bref il y a grand besoin de convaincre pour être non seulement suivi, mais surtout appuyé.
Pour le moyen et le long terme, il y a besoin d'inclure dans les programmes d'éducation et d'enseignement et à tous les niveaux, du primaire au supérieur, en passant bien sûr par le secondaire, des modules qui traitent des notions de patrie, de citoyenneté et de ce qui en découle en termes de devoirs et non seulement de droits, de défense du pays; de menaces et risques; des sacrifices exigés du citoyen pour assurer sa propre sécurité, celle de ses proches, de son quartier, de sa ville et ainsi de l'ensemble de la patrie; du service national et de ses innombrables retombées positives sur l'avenir du jeune citoyen-soldat et sur le pays; d'intérêt collectif en rapport avec l'intérêt individuel, etc.
Quant au devoir « constitutionnel sacré » prescrit par la Constitution, le service national, je me demande quelle taille devrait atteindre un éventuel Emirat/califat, fidèle à l'Etat Islamique, sur le territoire national pour que les autorités se décident à appliquer sérieusement la loi N° 1/2004 du 14 janvier 2004 relative au Service national pour préparer les jeunes à défendre leur pays? Cette loi mérite certainement une refonte, mais les menaces sont déjà là. Après chaque catastrophe, nos dirigeants se pressent de faire mobiliser les militaires de réserve pour leur faire accomplir tout type de tâches, même celles presque sans rapports aucun avec les missions institutionnelles d'une armée déjà engagée dans des opérations de guerre. Nos dirigeants gagneraient à s'informer sur les réalités de cette « armée de réserve » : sur les volumes des effectifs disponibles, leur organisation, leur équipement, leur degré de préparation opérationnelle, leur encadrement, les hypothèses et les conditions de leur engagement auxquelles ils sont institutionnellement destinés, sur les procédures de leur mobilisation... ? Sachez au moins que le gros des effectifs de la réserve devrait provenir des larges (!) contingents de jeunes citoyens ayant effectué leur devoir national, ceux-là devraient être régulièrement rappelés pour des périodes d'entretien et de rafraîchissement, constitués en unités, leurs équipements déjà prédisposés... bref des forces raisonnablement mobilisables !
Par ailleurs, gardons bien à l'esprit que la guerre contre le terrorisme s'annonce longue; donc, tout en faisant face au quotidien et aux menaces immédiates, nous devons préparer avec le même sérieux, aussi l'avenir, inscrire nos actions dans la durée, et ce, en comptant en premier lieu sur nous-mêmes et sur nos propres moyens.
Là, ce sont quelques mesures qui se veulent surtout concrètes, à même de préparer et mobiliser les citoyens pour mieux contribuer à l'effort national de guerre contre le terrorisme et plus généralement à défendre le pays. Certes, ces dispositions peuvent sembler laborieuses, exigeantes en ressources et même difficiles à mettre en œuvre, car elles engagent diverses et nombreuses parties, mais «nous sommes en guerre contre le terrorisme», me semble avoir entendu les plus hautes autorités de l'Etat déclarer à plusieurs reprises! Et qui a dit que la guerre est simple ? Le terrorisme en Tunisie n'est plus une menace ou un risque potentiel, n'est-il pas la réalité de tous les jours!
En conclusion, le pays a grandement besoin d'une consultation nationale couvrant tous les aspects de la question de « Défense et sécurité nationale» ce qui impliquerait tout naturellement un débat sur le «service national», et non une consultation limitée à cette seule dernière question, une consultation qui prendrait la forme d'une véritable mobilisation autour d'une cause commune, la défense du pays et d'une institution plutôt rassembleuse, une « armée citoyenne ».
Que Dieu garde la Tunisie !
M.M.
(Général de Brigade « à la retraite» - Armée nationale)


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