On passe du 4-4-2 au 4-3-3 sans prendre en compte les qualités intrinsèques des joueurs disponibles, leur forme, le profil de l'adversaire, la conjoncture, le degré de préparation... Que d'enseignements sont à tirer du revers clubiste en coupe de l'Unaf. Un troisième objectif non atteint cet été après les sorties de route en Coupe de la CAF et en Coupe de Tunisie. Le titre de champion serait-il l'arbre qui cache la forêt ? Certainement pas, mais des lacunes criardes, des incohérences et des déséquilibres persistants (transmission entre les lignes) ont été révélés au grand jour récemment. Primo, le staff technique cherche encore son onze-type et l'orientation de jeu qui va avec. En défense, et en l'absence d'un axe hermétique et véloce, le CA a maintes fois été pris de vitesse et pris de haut. Les hésitations, la mauvaise appréciation (manque d'anticipation) et l'assurance ont manqué aux axiaux clubistes (le jeune Walid Dhaouadi peut faire l'affaire et constituer une alternative viable). Mais là encore, c'est un pari risqué. Cependant, quand on visionne de nouveau le premier but rajaoui, on note une certaine passivité de Bilel Ifa et l'absence de réflexes autour de Farouk Ben Mustapha. Les flancs clubistes constituent, quant à eux, le maillon faible de l'équipe. Compartiments inquiétants en l'absence des Haddedi et Agrebi, les deux côtés sont devenus des brèches permanentes pour les adversaires du CA. Encore une fois, Seïf Tka a cédé un boulevard à son vis-à-vis, à chaque accélération adverse. Un aire de déjà-vu, puisque l'ex-Usémiste a toujours peiné à bien figurer sur le flanc. L'option Wissem Ben Yahia s'imposait d'elle-même. Sur le côté opposé, il aurait peut-être fallu titulariser de nouveau le jeune Dahnous, quoique le manque de fraîcheur a peut-être incité le staff technique à le garder en réserve. Seul Khalil... Plus haut, à l'entrejeu, le CA n'a jamais donné l'impression de vouloir construire et poser le jeu. Un milieu qui n'avance pas, un jeu direct sans relais et un bloc bas qui en dit long sur la détermination d'un adversaire qui a acculé son vis-à-vis dans ses bases. Ghandri, passé à côté du sujet, et Nater, en méforme flagrante n'ont, à aucun moment, distribué le jeu de manière conséquente. Aucune fluidité, célérité, percussion et lecture de jeu adéquates. Il a manqué au CA un véritable N°10 à l'ancienne qui puisse servir le jeu. Même l'absence de Tijani Belaïd n'explique pas tout...Seul Ahmed Khalil a échappé au naufrage collectif en montrant de belles choses. Placement, lecture du jeu et confiance font partie de sa palette. Absence de transmission Enfin, en attaque, le jeune Malik Touré a totalement raté sa sortie. Quant à Saber Khelifa, isolé et maîtrisé, il a passé son temps à courir derrière le ballon. Passons au rendement de Jaziri. Il manque simplement de formation à la base...Un CA sans Belaïd, Touzghar, Hedhli et Ben Yahia (incorporé sur le tard) n'a ainsi pu venir à bout d'un bon Raja de Casablanca. En l'absence d'un milieu créateur, les attaquants ont rarement été alimentés en ballons exploitables. L'entrée tardive de Méniaoui n'a en rien changé la donne. Le Raja a mérité son succès. Quelques circonstances atténuantes toutefois. Sur le papier, le CA (avec ses renforts) a fière allure. Sauf qu'en réalité, il joue sans Agrebi, sans Haddedi, sans Chenihi et sans Touzghar. Avec une meilleure stabilité de l'effectif, une ossature de cadres qui enchaînent ensemble (les Nater, Belaïd, Ben Yahia et Khelifa), le jeu gagnera forcément en fluidité et en densité.