Le prêt, à taux préférentiel, est destiné à financer l'acquisition et l'installation d'équipements (français) de trois ports qui ont été jugés prioritaires, en l'occurrence ceux de Radès, La Goulette et Bizerte Le directeur général de l'Office de la marine marchande et des ports (Ommp) relevant du ministère des Transports, M. Imed Zammit, a accueilli hier au siège de l'office une délégation officielle française dont SE l'ambassadeur de France en Tunisie, François Gouyette, et le secrétaire d'Etat français, chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, M. Alain Vidalies, qui étaient accompagnés, entre autres, de hauts fonctionnaires de la direction générale de l'aviation civile française et de la direction des services de transport du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie. Lors d'une séance de travail, M. Zammit a procédé, en présence de hauts responsables, dont le PDG de la Stam, M. Foued Othmane, ainsi que de représentants de la Douane tunisienne, à la présentation des projets que la Tunisie compte lancer en matière de renforcement des capacités logistiques. Des projets qui touchent notamment les principaux ports, ainsi que les grands projets du port en eaux profondes d'Enfidha et de la zone d'activités logistiques de Zarzis. La séance de travail a été suivie d'une visite de plusieurs compartiments du port de Radès ainsi que de l'Institut méditerranéen de formation aux métiers maritimes (Imfmm), créé en octobre 2009 en coopération entre les deux gouvernements et financé par la France à hauteur de 2,2 millions d'euros. M. Imed Zammit s'est dit satisfait de l'étude effectuée par le groupe français Geos, spécialisé en consulting en ingénierie, sur les approches portuaires maritimes et terrestres, et qui a été financée par un don du Trésor français (Fesep) de l'ordre de 185 mille euros. Et d'ajouter avec enthousiasme : «Auparavant, nous n'avions pas un travail d'évaluation, ce qui est désormais effectué. Et plus de cette étude exhaustive, nous sommes en train de finaliser les cahiers des charges par rapport aux projets de renforcement des capacités des ports de Radès, La Goulette et Bizerte. L'estimation de la totalité du projet s'élève à 30 millions d'euros dont 12 millions doivent être dédiés aux équipements destinés, notamment, au renforcement de la sécurité des ports principaux. C'est une occasion pour renforcer nos liens de coopération et entamer ainsi une phase cruciale pour ramener nos ports à un autre pallier d'efficacité et d'efficience tant recherchées». Selon lui, c'est une importante étude et un grand travail lancé en octobre 2014. Les responsables français ont affirmé qu'un prêt concessionnel du trésor français (Fasep) est disponible pour financer l'acquisition et l'installation d'équipements dans le cadre de ce projet de réaménagement des ports tunisiens. Priorité à la sûreté des ports On prévoit, selon l'étude de Geos, un projet d'aménagement du port de Radès pour un coût total de 130 millions d'euros. Primo, les deux principaux axes de cet aménagement consisteront en la consolidation de la surface de 50 hectares avoisinant le port qui sera destinée à la réalisation d'une zone d'activité logistique, pour une enveloppe de 100 millions d'euro, et, secundo, à l'aménagement d'un terminal à conteneurs au port, avec une extension du quai n°7 et une optimisation des quais n°8 et 9, pour une enveloppe de 30 millions d'euros prévue sous forme de partenariat public-privé. Dans sa deuxième partie, l'étude porte sur la sécurisation des ports. Entre autres anomalies détectées par l'étude, on citera l'aménagement inadéquat des espaces, le défaut de la vidéosurveillance, des clôtures défaites, des accès à refaire, outre la formation du personnel. Le projet porte, dans une première phase, sur l'identification des besoins des ports de La Goulette, Radès, Bizerte, Sousse, Sfax, Gabès et Zarzis. Une identification qui sera suivie de l'étude des appels d'offres et de leur lancement. Un lancement prévu pour la fin de l'année courante. Selon Rachid El Falfal, directeur de la sûreté et de la sécurité portuaire à l'Ommp, depuis 2004, avec l'entrée en vigueur du code international de la sécurité des ports et des bateaux (Isps), la Tunisie a déployé d'importants efforts pour hisser son système de sécurisation des ports et de leur environnement au niveau escompté par les instances internationales en la matière et selon les normes dictées par les conventions signées par la Tunisie. D'après lui, on tend à planifier un système de sécurisation adapté aux spécificités de chaque port avec des plans de prévention et de gestion de crise bien définis et qui déterminent le rôle de chaque acteur de ce système de sécurisation. «Mais cela n'a pas été satisfaisant, car les problèmes touchant la sûreté et la gestion de la sécurité des ports et des bateaux se développent et prennent de nouvelles formes. Partant de ce fait, nous avons opté pour une approche participative intégrant les acteurs du secteur. Désormais, nous avons une étude qui est un point de départ pour lancer un travail drastique qui portera ses fruits dans les plus brefs délais. Les choix sont déjà faits concernant les méthodes de travail qui sont mises à jour avec les avancées technologiques adoptées dans le domaine de la sécurité, ainsi que les formations et efforts de sensibilisation nécessaires au personnel sécuritaire et autres. Les solutions choisies seront tunisiennes et il reste de lancer les appels d'offres, ce qui sera effectué très prochainement». Le taux d'avancement du projet dans sa globalité laisse présager une entrée en action d'un nouveau système, notamment de gestion de la sécurité, dans un avenir très proche. Cependant, il faut voir comment va se dérouler le lancement des appels d'offres relatifs à cette phase dudit projet ainsi que les délais d'acquisition et d'installation des nouveaux équipements et la mise en application du nouveau système de gestion des ports...