Plusieurs recommandations ont été exprimées par l'enquête. Elles concernent le court terme et tentent de résoudre les problèmes cernés. Les recommandations liées à l'intérêt économique de l'escale parlent des dépenses liées aux activités d'entretien des accès maritimes qui doivent être prises en charge directement par l'Etat de l'accélération de la mise en œuvre de projets d'extension de quais, de la création d'un terminal à conteneurs et d'une zone logistique au port de Radès. Autre proposition, la concession de l'activité de manutention dans les nouveaux quais à mettre en place à une autre entreprise que la Stam, en plus d'une étude économique rigoureuse sur l'opportunité de consacrer le port de La Goulette aux croisières et au transport de passagers aux dépens du transport de marchandises. D'autre part, et pour ce qui est de la productivité du port, l'enquête propose d'indexer d'une façon plus fine les droits unitaires de séjour des marchandises sur la durée de séjour constatée afin de dissuader les chargeurs d'utiliser le port comme un lieu de stockage. Les activités de manutention doivent impérativement être assurées vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans le port. Aussi, la règle du « premier arrivé, premier servi» doit être appliquée avec rigueur. L'autorité portuaire doit rembourser les chargeurs d'une partie des frais liés à l'attente en rade des navires transportant des marchandises suivant des conditions bien définies. Par ailleurs, il faut concevoir des mécanismes qui permettraient de minimiser les temps morts observés lors de l'alternance des équipes de la Stam... Il faut également renforcer la coordination entre les équipes de manutention verticale et les équipes de manutention horizontale, imposer à chaque chargeur une fenêtre horaire, moderniser le système Sinda afin de fluidifier les procédures d'amendement des déclarations... D'autres recommandations ont été aussi faites pour plus de fiabilité au port. Les auditeurs externes doivent veiller à l'éradication du phénomène des pots-de- vin dans le port. Des sanctions exemplaires doivent être prises à l'encontre des fonctionnaires touchant des pots-de-vin. Ces fonctionnaires doivent d'ailleurs être automatiquement démis de leurs fonctions. Il faut également renforcer les mécanismes de sécurité des agents de manutention horizontale travaillant sous les grues et séparer les voies utilisées par les cavaliers gerbeurs de celles empruntées par les autres véhicules afin de minimiser le risque d'accident. L'aménagement, une nécessité D'autres propositions ont, par ailleurs, été suggérées pour le moyen terme. Au niveau de l'intérêt économique de l'escale, « il est indispensable de créer une direction au sein de l'OMMP dédiée à l'aménagement du domaine portuaire qui sera responsable de la conception, de la mise en œuvre et de la mise à jour en fonction des anticipations de l'évolution des besoins, de politiques d'aménagement permettant de valoriser au mieux l'espace disponible mais aussi de sécuriser des terrains qui seront destinés à devenir des terminaux terrestres pour les marchandises. Il faut par contre « renforcer les mécanismes de concertation avec les acteurs économiques locaux afin de mieux tenir en compte de leurs besoins lors de la conception des projets d'investissement portuaires. L'enquête montre qu'il est nécessaire de concevoir et de mettre en œuvre une politique de marketing du port par l'autorité portuaire à la destination des armateurs internationaux en plus de la mise en place d'un ensemble de terminaux terrestres dont la répartition géographique reflèterait la dimension nationale de l'hinterland du port ». Une attention particulière devra être accordée au renforcement de la valeur ajoutée des activités de conditionnement, de paquetage et de groupage dans la future zone logistique du port de Radès. Pour assurer une plus grande compétitivité et de fiabilité du port, il est nécessaire de mettre en œuvre des mécanismes qui permettraient d'attirer les meilleures compétences afin d'assurer les hautes responsabilités au sein de l'autorité portuaire. Le développement d'une formation de haut niveau destinée aux jeunes futurs fonctionnaires de l'OMMP mais également d'autres organismes sous tutelle du ministère du Transport est indispensable. « L'Etat ne doit pas se mêler des affaires liées à la gestion courante de l'OMMP (niveau de salaires, tarifs appliqués...). Il doit cependant affirmer son rôle de stratège en élaborant les grands traits de la politique portuaire du pays. Une liste d'objectifs à atteindre sur un laps de temps bien déterminé doit être imposée à l'autorité portuaire. La nomination d'un directeur de port doit être impérativement accompagnée par l'envoi d'une lettre de mission comportant les objectifs qu'il devrait atteindre au cours de son mandat ».