La Tunisie et la France ont signé un protocole financier relatif à un projet d'installation d'équipements de sécurité des points d'accès maritimes et terrestres relevant de l'Office de la marine marchande et des ports. Les ports commerciaux constituent une infrastructure de base essentielle dans les échanges commerciaux. C'est par le biais des ports que les marchandises importées sont reçues et celles qui sont destinées à l'exportation sont embarquées dans les navires. Les questions du coût et du délai sont déterminantes dans la réussite des transactions. Le gouvernement a pris les dispositions nécessaires pour que les marchandises importées ne restent pas plus de 48 heures dans les dépôts, et ce, pour libérer les espaces de dépôt et faciliter la rotation. Les navires commerciaux ne doivent pas, de leur côté, rester immobiles durant plusieurs jours dans les ports. Or, il s'est avéré que l'infrastructure portuaire tunisienne est assez limitée, ne permettant pas d'accueillir, en même temps, plusieurs navires. Si les douaniers sont en grève, la situation devient encore plus compliquée et la compétitivité perd des points. Le port de Radès est considéré, actuellement, comme l'accès principal, par voie maritime, des marchandises importées ou destinées à l'exporation. Des mesures exceptionnelles ont été prises, à court terme, en vue de faciliter les transactions en augmentant les heures de travail. A moyen et long terme, il s'agit d'impliquer davantage les autres ports commerciaux afin qu'ils participent aux transactions commerciales et alléger un peu la pression sur le port de Radès qui a bénéficié d'un programme de réhabilitation et de consolidation. Des prestations de haut niveau La Tunisie et la France avaient, d'ailleurs, signé un protocole financier —approuvé par l'Assemblée nationale Constituante récemment— relatif à un projet d'installation d'équipements de sécurité des points d'accès maritimes et terrestres relevant de l'Office et de la marine marchande et des ports (Ommp). L'objectif fixé à travers ce protocole d'accord est d'adapter les ports aux nouveaux progrès accomplis dans plusieurs pays développés, en équipant les navires commerciaux, par exemple, des moyens de sécurité tout en renforçant le contrôle pour que les marchandises arrivent à destination sans problème conformément aux contrats signés entre les importateurs et les exportateurs qui ont fait confiance aux transporteurs maritimes et aux gestionnaires des ports. Il s'agit donc d'assurer la sécurisation et la régulation des ports de Radès, de La Goulette et de Bizerte en termes d'accès maritime grâce à la gestion et régulation du trafic portuaire. Au niveau terrestre, il est question de mettre en place des moyens de surveillance portuaires pour permettre à la Tunisie d'honorer ses engagements internationaux en matière de sécurité civile des installations portuaires. Ce projet fait suite à la visite du président français en Tunisie qui a eu lieu les 4 et 5 juillet 2013. Ainsi, 346 millions d'euros ont été affectés au titre de dons et prêts exceptionnels du Trésor français à trois projets d'infrastructure emblématiques. Le crédit sera remboursé sur une période de 20 ans dont un délai de grâce de 6 ans. Le protocle d'accord comporte, cependant, certaines conditions, comme la nécessité de conclure un contrat d'achat avec des fournisseurs français. Cette condition est imposée dans plusieurs accords financiers similaires signés par le passé. Mais la Tunisie a le droit, bien sûr, de lancer des appels d'offres internationaux en vue de choisir les fournisseurs qui présentent les meilleurs avantages en termes de rapport qualité-prix en donnant la priorité aux fournisseurs français. A la faveur de cette opération de sécurisation, les ports tunisiens peuvent améliorer leurs prestations et prétendre atteindre un niveau de sécurité similaire à celui atteint par les ports relevant des pays développés. Cela permettrait, à terme, de stimuler les activités portuaires en augmentant l'affluence des marchandises et des touristes. Le projet va permettre aussi à l'Ommp de s'acquitter de sa mission avec plus d'efficacité et de rigueur —grâce à un meilleur contrôle des points d'accès maritimes et terrestres— et d'alléger la pression sur le coût de transport maritime. Dans ce même contexte, un autre protocole d'accord a été signé avec le partenaire français en vue d'élaborer une étude relative à la détermination des besoins en équipements à installer pour assurer la sécurité des points d'accès en question.