Le ministère des Affaires sociales et l'Ugtt ont trouvé un terrain d'entente autour de l'âge de départ à la retraite. Outre les 60 ans initiaux, on pourra prolonger l'âge de départ à la retraite de cinq ou de deux ans seulement. Cette dernière option, qui fera l'objet d'un projet de loi, permettra aux caisses de sécurité sociale d'atteindre leur équilibre financier d'ici 2020 «Le prolongement du départ à la retraite ne sera pas obligatoire. Ceux qui auront atteint en 2016 l'âge de 60 ans auront la possibilité de demander que leur départ à la retraite soit prorogé de deux ou cinq ans. Donc, ils pourront rester dans leurs postes jusqu'à 62 ou 65 ans. Ceux qui veulent bénéficier de la nouvelle mesure doivent en faire la demande, deux ans avant d'atteindre 60 ans. C'est l'essentiel de ce que nous avons convenu avec l'Ugtt», a souligné Ammar Youmbaii, ministre des Affaires sociales, lors d'une conférence de presse. L'objectif est de réduire le déficit des caisses de sécurité sociale (Cnrps, Cnss et Cnam) estimé à 1,1 milliard de dinars. Le déficit de la Cnrps, actuellement de quelque 400 millions de dinars, serait en 2020, au rythme actuel, de l'ordre de 3,8 milliards de dinars. «Si l'on opte pour ce système, le déficit de la caisse (Cnrps) sera réduit à 296 millions de dinars en 2016, puis 255 millions de dinars en 2017, avant d'atteindre l'équilibre en 2020 avec 313 millions de dinars au vert. Le système de sécurité sociale connaît une situation sensible et des solutions s'imposent dans le cadre d'une réforme globale du régime. Cela fera l'objet d'un projet de loi qui sera présenté à l'Assemblée des représentants du peuple. Nous avions entamé tout un travail de diagnostic avec une approche participative impliquant tous les acteurs et partenaires sociaux. Cette démarche a englobé plusieurs points dont le financement des caisses sociales, les systèmes de recouvrement et de contrôle pour qu'ils soient plus réactifs, ainsi que la gouvernance de tout le système et la bonne gestion du facteur temps», a expliqué le ministre qui estime que les accords conclus jusque-là avec la centrale syndicale aboutiront à une paix sociale durable. Dans ce sens, le ministre a affirmé que les statistiques concernant le contentieux de la sphère du travail confirment une amélioration notable du climat du travail dans les entreprises privées et étatiques avec une tendance à respecter les procédures en vigueur. Ainsi, le nombre de grèves engagées dans le secteur public durant les huit premiers mois de cette année a atteint 198, soit 39% de moins que durant la même période de l'année écoulée (322 grèves). Le nombre des établissements concernés par ces grèves a diminué de 32%, cependant les journées de travail perdues ont augmenté de 38% vu que ces grèves ont été engagées dans des établissements, notamment publics, d'envergure avec un nombre important de personnel. Pour le secteur privé, on a enregistré une diminution de 40% du nombre de grèves, 161 grèves, et les jours de travail perdus ont diminué de 52%, représentant seulement 27% du total des deux secteurs. D'autre part, les établissements étatiques à caractère commercial et industriel (28 entités) ont enregistré une augmentation de 369 % du nombre des journées de travail perdues. Aides aux familles démunies Sur un autre plan, le ministre a annoncé que son département a élaboré un projet de loi relatif à l'annulation des pénalités de retard imposées sur les crédits universitaires accordés par les caisses sociales aux étudiants. Ces crédits, de l'ordre de quatre millions de dinars par an, sont répartis entre les deux caisses (Cnss et Cnrps). Cette mesure est exceptionnelle pour inciter les bénéficiaires de ces crédits à les rembourser. Les deux caisses devront récupérer quelque 24 millions de dinars de cette opération. Volet aides aux démunis, 236 familles de Kasserine, Sidi Bouzid et Jendouba vont bénéficier des aides servies à l'occasion de l'Aid El Kébir, un don de quarante dinars pour chacune. Elles seront distribuées lundi 14 courant, pour un total de 9440 mille dinars. Aussi, des aides scolaires sont en cours de distribution et vont bénéficier à plus de 330 mille élèves et 40 mille étudiants, respectivement de 30 et 40 dinars chacun, pour une enveloppe totale de 14 millions de dinars. Dans un autre registre, le ministre a annoncé le lancement de six nouveaux centres de sécurité sociale, la nouvelle expérience englobant les différents services sociaux au niveau régional, pour atteindre trente centres à la fin de l'année en cours. Les six nouveaux centres, outil efficace pour décentraliser ce genre de services, seront implantés dans les régions de Grombalia, El Guettar (Gafsa), Sidi Ali Ben Oun (Sidi Bouzid), Ghomrassen et Nafta. La liste des martyrs dans un mois Evoquant le dossier des martyrs et blessés de la révolution, le ministre a indiqué que l'étude de la liste définitive des martyrs constitue une affaire très délicate et qu'une liste préliminaire sera publiée dans un mois. 24 cellules régionales sont en train d'étudier les dossiers pour définir la liste des martyrs et des blessés de la révolution, qui vont bénéficier d'aides et de couverture sociales. La secrétaire d'Etat chargée du dossier des familles des martyrs et des blessés de la révolution, Majdouline Cherni, a indiqué que le département a décidé d'aider les membres de ces familles à lancer de petits projets avec le concours de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), outre leur intégration dans les établissements publics.