Admirables de fraîcheur, d'agressivité et d'allant, les Mineurs font chuter l'Etoile au bout d'une belle leçon de réalisme et d'intelligence Stade de Métlaoui. Temps chaud. Pelouse en tartan. Public moyen. Etoile Sportive de Métlaoui bat Etoile Sportive du Sahel (2-0). Score à la mi-temps (1-0). Buts : Sissoko (1') et Foued Kheraïfi (90+6'). Arbitrage de Mohamed Saïd Kordi. Avertissements : Amri 20' (ESM) et Ben Amor 36' (ESS). ESM : Braïek, Mezni, Zouaghi, Ayari, Sissoko, Khelij, Bejaoui, Belhaj (Kheraifi 70'), Baccouche (Ben Salah 90+2'), Bassirou, Amri (Ernest 79'). ESS : Mathlouthi, Brigui, Abderrazak, Ben Aziza, Boughattas (Omrani 75'), Ben Amor, Saâda (Mouihbi 46'), Lahmar, Msakni, Acosta (Tej 82'), Bangoura. Métlaoui a confirmé hier son excellente fin de saison dernière. Face à la meilleure équipe du moment, il a su relever le défi, insistant sur les faiblesses adverses, notamment le manque de fraîcheur physique, un axe défensif remanié avec l'intégration de Ben Aziza et l'absence totale d'Acosta qui se contentait de marquer sa présence sans rien apporter à l'attaque. Les hommes de Mohamed Kouki ne se compliquent pas l'existence. De suite, ils entrent dans le vif du sujet, inscrivant le but le plus rapide de ce début de championnat. On joue la 40e seconde lorsqu'une remise en touche est exécutée par Bassirou Bamba dans la surface de réparation. Le Sénégalais Sissoko Kimoko saute plus haut que ses adversaires et bat de la tête le gardien Aymen Mathlouthi, de retour dans les bois étoilés. Vexé, le détenteur de la coupe de Tunisie prend immédiatement les choses en main, essayant de passer par les couloirs par l'intermédiaire de Bangoura et Msakni, mais rien n'y fit. Alaya Brigui multiplie les incursions sur son côté droit, mais toute l'équipe manquait de fraîcheur et de mordant puisqu'elle avait beaucoup donné samedi dernier pour parvenir à renverser la vapeur dans les dix dernières minutes contre l'Espérance de Tunis en Coupe de la Confédération. La chaleur écrasante d'un côté, et l'absence du bomber algérien Baghdad Bounedjah pour suspension pénalisaient une formation visiteuse qui n'a pas su répondre au défi physique imposé par le capitaine Mohamed Jemaâ Khelij et ses copains. Il faut avouer que le Brésilien Diogo Acosta se révéla encore une fois transparent, son recrutement posant plus d'une question sur sa valeur réelle. Malgré tout, l'Etoile a la maîtrise du jeu. Alkhali Bangoura, victime dimanche dernier d'un accident de la route, dont il sortit miraculeusement indemne, hérite à la 28' de l'occasion la plus nette de la première période. A la limite du hors jeu, il s'infiltre côté gauche, mais sa frappe, seul face aux buts adverses, manque le cadre. Agressif à souhait et bien organisé, le club du Sud-Ouest exerce un pressing haut et occupe rationnellement les espaces. La configuration prônée par Mohamed Kouki est nettement plus audacieuse que celle qu'il appliqua la saison précédente quand il dut chercher le maintien avant tout. Une minute avant la fin de la première période, les locaux réclament le penalty pour une intervention de Saddam Ben Aziza, qui remplaçait Ammar Jemal, mais l'arbitre Kordi siffle plutôt une main contre l'attaquant local Ali Amri. Manque de profondeur offensive De retour des vestiaires, le scénario est quasi identique avec un net ascendant étoilé dans le jeu mais point au tableau d'affichage. Abderrazak (55') envoie une frappe dans la nature, puis Mouihbi perd son duel face à Braiek (62'). Sur les contres, Métlaoui se montre très dangereux : Ayari (63'), puis Zouaghi (65') manquent de peu le break. A peine entré en jeu, Thierry-Ernest Anang tergiverse et se fait subtiliser le ballon par Ben Amor (81'). Un hors-jeu signalé par l'assistant contre Jemaâ qui filait vers les buts adverses provoque la colère du public qui considère que c'est plutôt Kheraïfi qui se trouve en position de hors-jeu guère influent dans l'action. La pression étoilée s'accentue, Benzarti jetant toutes ses armes offensives dans la bataille, notamment Mouihbi, puis Omrani à la recherche d'une plus grande profondeur offensive. Les blessures de Boughattas et Ben Amor n'arrangent pas les choses, loin s'en faut. La meilleure opportunité se présente devant Hamza Lahmar dont le coup-franc sur la ligne des 18m est brillamment détourné en corner par l'excellent Marwane Braïek (86'). Comme elle avait débuté, la partie se termine sur un autre coup de théâtre : suite à une erreur de Ben Aziza, Foued Kheraïfi lobe Mathlouthi, libérant les «Sang et Or» métlaouiens dont la détermination et l'audace ont fait plaisir à voir. Mohamed Kouki avait sans doute raison d'inviter après le match ses hommes à garder les pieds sur terre. Dimanche prochain, une Espérance blessée dans son amour propre les attend de pied ferme.