La croissance bleue est préconisée par les experts européens pour trouver des solutions aux problèmes des économies des deux rives L'économie de mer est de nos jours le fer de lance du développement économique escompté par la zone euro et la rive sud de la Méditerranée est dans l'obligation de se mettre au diapason de ce développement régional. Les Mégaprojets et notamment les ports en eaux profondes sont la clé pour intégrer cette vague de développement régional. Les coopérations bilatérales et multilatérales dans la zone méditerranéenne ne cessent de se développer avec le concours de plusieurs acteurs, notamment financiers, et à leur tête les instances européennes dont la BEI et la Berd. Crise économique dans la zone euro et crise sécuritaire au Moyen-Orient obligent, l'on cherche principalement à trouver les solutions pour la circulation des marchandises et pour le développement de solutions énergétiques dans la rive sud notamment les énergies renouvelables. La croissance bleue est préconisée par les experts européens pour trouver des solutions aux problèmes des économies des deux rives. Et la course est engagée notamment entre des pays comme le Maroc, l'Egypte et la Tunisie, moins consciente, pour bien se positionner par rapport aux autres pays de la rive sud. Le Maroc a entamé depuis quelques années un renforcement de sa logistique maritime, alors que l'Egypte vient de réaliser son projet du siècle, en l'occurrence l'élargissement de son canal maritime de Suez pour que la circulation s'y fasse dans les deux sens, outre la modernisation de port Saïd. Cependant, la Tunisie, dont le projet du port en eaux profondes d'Enfidha, pourtant programmé depuis 2008, reste sans nouvelles. Après des informations autour d'un engagement pris lors du gouvernement de la Troïka avec des hommes d'affaires en provenance du Golfe, les choses n'ont pas avancé, laissant entendre que tout n'était que des rumeurs ! Ce genre de gestion des Mégaprojets laisse suspicieux tout investisseur intéressé par le site tunisien et l'exemple de Sama Dubaï et de la cité de Abou Khater en sont l'exemple. D'ailleurs on a hérité des problèmes juridiques en matière de gestion de ce genre de projet de l'ancienne époque du régime de Ben Ali. Désormais, l'heure est au passage au modèle concessif et aux partenariats public-privé (PPP) où l'Etat bénéficie du mécanisme de partage des risques de gestions de ces projets avec ses partenaires. D'ailleurs, c'est un passage obligé pour l'Etat tunisien dont la capacité d'emprunt est assez limitée pour le moment pour parvenir à accéder à des financements de tels projets... Des cahiers des charges transparents et bien définis seront l'atout de l'Etat pour amorcer l'attention des investisseurs, ce qui n'est pas encore fait ou du moins communiqué! Concernant le port en eaux profondes d'Enfidha, il semble, à l'heure où les autorités gardent l'anonymat autour de l'avancement du projet, qu'on est en train de chercher des banques d'affaires qui pourront attirer des investisseurs importants pour financer le projet du port à travers l'intéressement immobilier autour du port. BEI, premier partenaire financier La Tunisie, ne possédant pas les moyens de se lancer dans de tels Mégaprojets, compte sur ses partenaires et la Banque européenne d'investissement (BEI) reste son premier partenaire financier international. En effet, plus de un milliard cent millions d'euros ont été engagés par la banque pour financer des projets dans les domaines de l'énergie, les infrastructures, l'éducation, le logement social et pour le soutien du secteur privé qui a bénéficié de 60% de ces financements. C'est, qu'en attendant la réforme des banques publiques, ce sont des banques privées et les sociétés de leasing qui ont été sollicitées pour les projets de financements des PME à travers des lignes de crédits. Dans notre région, la BEI a investi plus de 5,2 milliards d'euros depuis janvier 2011 et pour la période 2014-2020, elle va investir un total de 9,6 milliards d'euros pour des projets qui toucheront principalement les infrastructures socioéconomiques et l'appui au secteur privé. Aussi, la BEI vient d'octroyer un prêt global de 100 millions d'euros à la Tunisie. Un prêt qui a pour objectif de favoriser une économie de marché plus diversifiée et, en particulier, de soutenir l'émergence et le développement des PME tunisiennes afin de contribuer au redressement de l'économie tunisienne et à la lutte contre le chômage. Les bénéficiaires finaux de cette nouvelle ligne de crédit sont des entreprises du secteur privé, des individus et des associations tunisiennes qui réalisent des projets productifs et opèrent sur des marchés totalement ouverts à la concurrence. Ce prêt figure parmi les initiatives mises en avant par le groupe de travail dédié à la coopération UE-Tunisie et le partenariat de Deauville.