Le transport public collectif souffre, actuellement, de plusieurs défaillances qui rendent le service rendu aux usagers au-dessous de leurs exigences. Des réformes sont prévues pour améliorer ce secteur et le rendre attractif. La qualité de service dans le transport public collectif s'est toujours caractérisée par la médiocrité, que ce soit dans le bus, le métro ou le train, où la situation est presque la même. L'une des problématiques concerne l'encombrement, notamment pendant les heures de pointe. Malgré l'apport du transport privé — certes plus cher — qui a renforcé l'offre, les bus de la Transtu sont souvent bondés, ce qui a un impact négatif sur la qualité. C'est le même cas dans le métro où l'encombrement est quotidien. Le nombre des usagers ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre et les prévisions tablent sur un accroissement important au cours des années à venir. Un manque de matériel roulant Le réseau ferroviaire rapide (RFR), dont les travaux ont connu un retard, va certainement contribuer à augmenter l'offre et à hisser la qualité à un niveau acceptable. D'après les chiffres disponibles, la participation du transport collectif urbain dans les déplacements des citoyens se caractérise par sa faiblesse dans la mesure où il n'accapare, actuellement, que 30% contre 68% en 1977. De nombreux citoyens préférent utiliser leur voiture personnelle ou un taxi plutôt que d'empunter le transport collectif, vu ses multiples points faibles. Le nombre limité du matériel roulant est à l'origine des problématiques constatées. En effet, ce matériel n'est pas en mesure de satisfaire toutes les demandes des usagers. D'ailleurs, l'achat de bus d'occasion de France vise à accroître l'offre et à faciliter le déplacement des usagers. Le parc disponible dans les sociétés de transport terrestre est de l'ordre de 2.900 bus alors qu'il était de 4.000 bus en 2010. Plusieurs bus tombent en panne à cause de l'infrastructure routière. Le vandalisme est également responsable de la détérioration du matériel. Par ailleurs, la situation financière des sociétés publiques de transport, dans leur majorité, est déséquilibrée. Des pertes de l'ordre de 920 MD se sont accumulées au fil des ans. Les impayés de ces sociétés auprès des fournisseurs et de l'Etat s'élèvent à 820 MD à la fin de 2014. La resquille cause, à elle seule, un manque à gagner important chaque année. En effet, nombre d'usagers ne jugent pas nécessaire d'acheter un ticket pour bénéficier des services fournis par les sociétés de transport. A cela, il faut ajouter le coût des réparations des bus, effectuées presque quotidiennement. Certains itinéraires peu rentables sont également empruntés par les bus ou les trains pour des raisons sociales. Des lignes ferroviaires inactives Le transport ferroviaire interurbain souffre, lui aussi, de certaines défaillances. Le réseau ferroviaire, réalisé durant de la période coloniale, a connu une dégradation sensible traduite par la suppression de certaines lignes, à l'instar de la ligne 11 reliant Kalaâ Essghira à Kasserine, la ligne Tunis-Tabarka (partie Mateur-Nefza-Tabarka), ce qui a obligé les voyageurs à choisir d'autres alternatives, comme les louages, pour arriver à destination. Dans le cadre du plan quinquennal 2016-2020, l'Etat a choisi de mettre en œuvre des politiques efficientes dans le domaine du transport collectif, et ce, à travers la restructuration des entreprises publiques souffrant d'un déficit structurel, la révision des lois et dispositions des marchés publics et celles qui concernent l'expropriation. Une nouvelle politique de tarification sera appliquée et des solutions radicales sont prévues pour financer le secteur, notamment le transport public collectif. La coordination entre les ministères, les structures techniques et les acteurs concernés sera renforcée en vue de faire face aux éventuelles problématiques et touver des solutions dans les meilleurs délais.