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A la recherche des archives perdues
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 10 - 2015

Sophie El Golli est l'une des premières Tunisiennes qui, après l'indépendance, ont investi le champ de la culture. Poète, romancière, elle était la pionnière de la cinémathèque tunisienne. Elle nous a accordé cet entretien.
Vous avez été l'une des premières enseignantes tunisiennes, en 1956, juste après l'Indépendance...
En effet, j'ai commencé à enseigner en 1956, l'année de l'indépendance, au lycée de la rue du Pacha et je me souviens, qu'en 1957, le président Bourguiba est venu rendre visite à cette école en hommage aux femmes tunisiennes. Deux ans après, j'ai été mutée au lycée de Montfleury. Mais j'avais deux grandes passions dans la vie à l'époque : la lecture et le cinéma. La vérité c'est que je voulais plutôt faire du cinéma...
Vous étiez très marquée par Chris Marker, entre autres...
Oui ! Et j'ai vu beaucoup de cinéastes qui commençaient par des courts et moyens métrages... J'ai donc demandé à être inscrite à l'Idec en France afin d'effectuer une formation et ensuite faire du cinéma. Mais à l'époque, M. Mahmoud El Messaâdi m'a dit qu'on n'avait pas encore besoin de cinéastes et qu'on avait plutôt besoin de professeurs. J'ai donc abandonné l'idée d'étudier le cinéma, mais comme j'étais membre de ciné-club et de la Fédération tunisienne des ciné-clubs, j'ai pu donner libre cours à ma passion pour le cinéma. Et on présentait une fois par mois un film dans les salles de la capitale. A l'époque, Henry Langlois était à la tête de la cinémathèque française et mes activités aux ciné-clubs m'ont permis de le rencontrer. Il m'a alors proposé son aide pour créer une cinémathèque tunisienne. On a donc lancé cette cinémathèque tunisienne et on a déposé les droits en 1963. A cette époque, on s'était révolté contre les grandes compagnies américaines comme la Fox et ses semblables qui nous imposaient un cinéma loin de la réalité. Nous, on faisait de la résistance envers Hollywood en montrant des films d'auteurs.
Vous vous êtes essayée au métier de réalisatrice ?
J'ai acheté une caméra 16 mm professionnelle et j'ai fait quelques films sur Tunis. Mais je me consacrais surtout à la cinémathèque. J'allais régulièrement à l'aéroport, je retirais les films envoyés de France que je ne devais garder plus d'une semaine. Les films arrivaient le lundi, ils passaient le mercredi et on les renvoyait le jeudi. Vous savez, le peuple tunisien est tellement magnifique! Figurez-vous qu'à l'époque, la compagnie aérienne tunisienne nous transportait les films gratuitement et le directeur des douanes ne nous faisait pas payer les taxes ! C'était tout gratuit pour la culture ! Et, à la douane, à l'époque quand j'allais retirer les films, on parlait beaucoup de culture avec les responsables et les douaniers. C'était une époque formidable. Puis je suis allée préparer une agrégation à Paris et la cinémathèque s'est arrêtée, car tout le monde s'est dispersé.
Une table ronde s'est tenue lors de la dernière session des JCC pour relancer la cinémathèque en Tunisie...
Je suis vraiment ravie de cette nouvelle ! Mais j'aimerai bien insister sur le fait que les responsables tunisiens de cette cinémathèque doivent demander à la cinémathèque française de leur donner une copie des films tunisiens de l'époque. Car il y a un problème d'archives cinématographiques à régler avec la France dans ce sens. Ce sont des films qui nous appartiennent et nous avons droit à ces copies. J'ai moi-même acheté les films de Samama Chikli à sa femme pour la Tunisie et j'en garde encore les reçus. Aujourd'hui, ces films ne nous appartiennent plus mais nous reviennent de droit.
Que s'est-il passé au juste ?
Ces films, je voulais les garder mais à l'époque, au ministère des Affaires culturelles, M. Tahar Cheriaa à proposé de les remettre en état en les envoyant à Henry Langlois qui devait se charger de la tâche. Je me suis opposée à cette idée et je les ai mis en garde en leur disant que si les films sont envoyés à cette adresse ils ne reviendront plus jamais. C'étaient des trésors comme le film Aïn Loghzal, de Samama Chikli, premier film tunisien. Mais toute la commission n'a pas été de mon avis. Et effectivement les films ne sont plus jamais revenus. Il y a quelques années, j'ai appris que le centre culturel français présentait des films de Samama Chikly restaurés. J'ai contacté la responsable en lui disant que je reconnais que les films appartiennent à la cinémathèque française aujourd'hui, mais qu'on donne au moins une copie au ministère de la Culture ! Elle m'a répondu que ce n'était pas de son ressort. Je trouve que c'est de leur devoir moral de le faire. C'est vrai qu'on les a confiés à Henry Langlois mais on ne les lui a pas donnés.
Côté littérature, vous avez publié, entre autres, un roman en deux tomes «Les mystères de Tunis». Vous comptez publier le troisième de la série ?
Oui, ce roman décrit les enquêtes d'un commissaire dans le vieux Tunis. Le projet de la troisième partie nous mène de la période de Moncef Bey jusqu'à l'Indépendance.
Entretien conduit


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