Beaucoup de moments de silence alternent avec des scènes violentes. Le rythme évolue entre accélération et lenteur. On traite de questions sérieuses et de réflexions philosophiques sur la mort, le sens de l'échec et de la réussite qu'on mêle à des situations ironiques Comment lutter contre l'inégalité entre les sexes ? Comment réussir à repositionner le rôle important que joue la femme dans la société, dans la vie culturelle, dans la vie politique...? Comment valoriser cet être humain dans une société arabe patriarcale caractérisée par le machisme et la violence ? C'est ce que la pièce théâtrale «Le péché du succès» a voulu examiner, démonter et y remédier. Mise en scène par une femme et jouée uniquement par des femmes, elle est un combat mené par quatre voix féminines pour prouver leur existence effective et importante aux côtés de l'homme. La pièce théâtrale de Mariem Bousselmi faisait partie du programme de pré-ouverture des JTC dans les régions. Jouée par une Tunisienne, une marocaine, une Egyptienne et une syrienne, elle a été représentée, au complexe culturel de la ville de Sousse mercredi soir. La pièce traite, en profondeur, du problème de la femme et sa position dans la société arabe. Sur scène, quatre jeunes femmes qui se confessent, pas loin d'elles, un accessoire à valeur symbolique. Elles racontent, avec amertume, les raisons de l'échec les femmes dans quelques aspects de leurs vies. Ces femmes qui viennent toute du monde arabe tentent de se libérer du poids d'une éducation archaïque et opprimante, qui fait de la femme un être inférieur à l'homme, dépendant de lui et rabaissée à son service. C'est la bataille des femmes victimes de maltraitance, de viols, d'inégalité... La pièce relate l'histoire d'une femme artiste qui se voyait voler son succès par un homme. La tension dramatique atteint alors son apogée quand cette femme décide de se suicider d'où la symbolique du coffre (normalement l'étui du prix qu'elle a gagné et qu'on vient de lui dérober) qui devient dès lors son tombeau... on assiste alors ,et à plusieurs reprises, à des scènes de funérailles. On découvre, parallèlement, ces quatre femmes, sur scène, sous plus d'une facette : la révolutionnaire, la forte, la douce, la séductrice, l'artiste, la sensible, la triste, la joyeuse...dans une énergie débordante, la révolte s'exprime à travers leur corps et aussi dans leurs mots... C'est l'histoire d'une vengeance. Dalel, Asma, Rima et Meriam crient leur liberté et revendiquent leurs droits. Beaucoup de moments de silence alternent avec des scènes violentes. Le rythme évolue entre accélération et lenteur. On traite de questions sérieuses et de réflexions philosophiques sur la mort, le sens de l'échec et de la réussite qu'on mêle à des situations ironiques. Une mise en abyme, des coups de théâtre jalonnent la pièce, la rendent captivante. Il y avait de la violence, de la douceur, des rires et des pleurs... Tout existe dans ce récit qui nous apprend beaucoup sur la femme, sur ses malheurs et ses déboires mais aussi sur sa résistance. Ces actrices viennent de nous dévoiler sur scène, comme dans la vie, leurs souffrances, leurs expériences,leurs vécus, leurs histoires réelles et leurs combats de femmes actrices et artistes. Nous avons d'ailleurs vu réellement le combat de Yasmine Dimassi, actrice tunisienne qui a tout quitté pour se donner entièrement à l'art et à ses côtés Amel Omrane, de Syrie, Amel Ayouche du Maroc et une Ayat Magdy d'Egypte et qui ont mené aussi leur combat de femmes révolutionnaires et affirmées.