Au moment où les regards sont braqués sur l'actualité brûlante dans les territoires palestiniens occupés, le Festival international du film arabe de Gabès (Fifag) a choisi d'ouvrir hier soir sa toute première édition avec un film palestinien, un choix symbolique porteur d'un message de soutien et de solidarité avec le peuple palestinien. Il s'agit du long métrage de fiction «Quand je t'ai vu», de la cinéaste Anne-Marie Jacir produit en 2012.D'une durée de 93 minutes, le film relate l'histoire d'un enfant de 11 ans qui se trouve, suite à la guerre de 1967, séparé de son père. Un nouveau statut l'attend : il devient l'un des réfugiés installés dans des camps provisoires en Jordanie avec l'espoir de retourner un jour dans les territoires occupés. A travers le récit, le long métrage livre «des signes éloquents sur l'absence de tout respect des droits élémentaires de l'Homme», a tenu à préciser l'héroïne Rouba Bilel, présente à la projection film. Dans une déclaration au correspondant de l'agence TAP, elle a avancé que «ce film est beaucoup plus un message aux hommes politiques en Palestine pour qu'ils laissent place aux jeunes capables de prendre le flambeau de la résistance». Projeté pour la première fois au mois de septembre 2012, le film, qui a remporté notamment le prix du meilleur film du monde arabe au Festival cinématographique d'Abu Dhabi, est en lice dans la catégorie des longs métrages du Fifag aux côtés de 10 films de Tunisie, Syrie, Egypte, Maroc, Algérie, Yémen et des Emirats Arabes Unis. En tout, 11 longs métrages et 10 courts métrages sont en lice pour cette première édition organisée du 14 au 19 octobre par l'association Joussour de Gabès avec l'appui du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, dans le but de consacrer le principe de décentralisation de l'offre cinématographique et de dynamiser culturellement la région du Sud tunisien.