Clôture de la 21e édition de l'octobre musical avec le duo tchèque, Michal kaňka au violoncelle et Jaromír Klepáč au piano, mardi dernier à l'Acropolium de Carthage. Lors de la dernière soirée de l'Octobre musical de Carthage, nous avons pu admirer, mardi soir à la nef, le concert du duo tchèque, Michal kaňka au violoncelle et Jaromír Klepáč au piano. D'après les organisateurs, ce concert qui coïncide avec la célébration d'une date clé dans l'histoire de la Tchéquie — qui est la création de la république de Tchécoslovaquie, réunissant la Bohême, la Moravie et la Slovaquie après l'effondrement de l'Autriche-Hongrie — est l'occasion de célébrer les liens d'amitié qui l'unissent avec la Tunisie . Ce fut, en effet, un moment unique. Un voyage exaltant au cœur de la musique classique qui a ravi le cœur du grand public, présent ce soir-là. Musicien de talent, Michal kaňka (1960) a participé lors de ses études de violoncelle à un grand nombre de concours nationaux et internationaux. Il a notamment remporté le Concours du Printemps de Prague (1983) et le Concours international de musique de l'ARD à Munich (1984). Depuis qu'il était étudiant, il se produisait régulièrement sur scène avec des formations symphoniques : Tchéquie, Allemagne, Espagne, Italie, Japon et Etats-Unis. Depuis 2003, il occupe le prestigieux poste de premier soliste de l'Orchestre symphonique de la radio de Prague. Ses récitals de violoncelle à travers l'Europe, les Etats-Unis et le Japon ont eu beaucoup de succès. En 2014, il a été nommé président de la Commission internationale du concours musical international «Le Printemps de Prague». Lors de la soirée de clôture de l'Octobre musical, il s'est produit exclusivement en duo avec le talentueux pianiste tchèque, Jaromír Klepáč (1961). Ce dernier a remporté, durant sa carrière musicale, plusieurs prix. Il se produisait régulièrement sur scène en tant que soliste, mais il est souvent sollicité dans des formations de musique de chambre. Jaromír Klepáč est également professeur de piano et directeur du département de piano au Conservatoire international de Prague. Avec fougue, les deux musiciens nous ont offert une interprétation riche et singulière du répertoire qu'ils ont choisi, tout en y mettant beaucoup d'âme et de cœur. On a eu droit à une technique instrumentale sans reproches, de part et d'autre, des instruments et une perfection dans la mise en place des œuvres. La sonate n°3.A dur. Op. 69 (Allegro non tanto Scherzo - Allegro molto, Adagio cantabile - Allegro vivace) de L.V. Beethoven donne le ton de la soirée. Un magnifique morceau... Qu'en dire, sinon qu'ils ont révélé une maîtrise idéale en l'interprétant et en le représentant à sa juste valeur ? Dramatisation, nuances infiniment délicates, dynamisme, énergie et sensibilité remarquable, côté cordes, tempérés par un toucher d'une élégance et d'une douceur suprêmes qui ne donnent jamais l'impression d'effort, côté piano. Suivi d'un récital de piano lors duquel on a pu savourer l'un des chefs-d'œuvre de Johannes Brahms : deux morceaux de La Rhapsodie.Op.79 : La Rhapsodie n°1 en si mineur et la Rhapsodie n°2 en sol mineur. Le duo clôt le concert ainsi que cette 21e session de l'Octobre musical avec une magnifique œuvre du compositeur tchèque Antonín Leopold Dvořák : La Sérénité (Klid) et Rondo. Et «Le cygne» de Camille Saint-Saëns en bonus. Ce morceau pour lequel on a un faible tant la prégnance poétique vous poursuit même après que le concert s'est achevé. Tant d'émotions palpitent, donc, dans ces œuvres dont le duo a su extraire la fulgurante beauté. La profondeur que l'on entrevoit dans ces morceaux est, cependant, bien difficile à formuler avec de simples mots. Une ballade romantique, entre la douceur du piano, la sensualité du violoncelle et la beauté du lieu. Poésie, originalité, toucher raffiné, style irréprochable, virtuosité jamais tapageuse. De quoi rentrer le cœur léger et l'esprit élevé... Rendez-vous l'année prochaine !