L'ancien ministre de l'Intérieur, Ahmed Friaâ, a récusé le scénario d'un coup d'Etat le 14 janvier 2011, le jour où l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali a pris la fuite. Il a démenti, hier, dans une déclaration à la TAP, avoir exhorté l'ancien général Rachid Ammar à prendre les choses en main. Ahmed Friaâ affirme avoir été en contact avec Rachid Ammar et Mohamed Ghannouchi, alors Premier ministre, pour «assurer la continuité de l'Etat». «Cette nuit-là, nous avons décidé d'assurer la continuité des services et avons formé une équipe mixte entre l'armée et la sécurité pour préserver la stabilité du pays.» Il a, également, révélé avoir été en contact avec Foued Mebazaâ qui occupait le poste de président de la Chambre des députés pour le convaincre de prendre les rênes du pouvoir en passant de l'article 56 à l'article 57 de l'ancienne Constitution. Il s'est dit étonné des déclarations faites la veille par Rachid Ammar en cette conjoncture délicate, s'interrogeant sur les raisons qui l'ont poussé à impliquer le mouvement Ennahdha alors que la gouvernance des islamistes ne se posait pas à cette époque-là. Joint par la chaîne TV privée El Hiwar Ettounsi, Rachid Ammar a affirmé avoir été sollicité le soir du 14 janvier 2011 pour que l'armée prenne le contrôle du pays et empêche Ennahdha de prendre le pouvoir. Selon lui, cette proposition lui a été faite en présence de Ahmed Friaâ, Ridha Grira (ancien ministre de la Défense) et Mohamed Ghannouchi. Ce dernier a démenti hier sur les ondes de Mosaïque-FM les déclarations de Rachid Ammar.